Ma plus belle histoire de vacances d'enfance
MA PLUS BELLE HISTOIRE DE VACANCES D'ENFANCE :
1956 Bugeac de Grèzes : Quand arrivait l’été, grand-mère remerciait le ciel de récupérer une grande partie de sa nichée, héritage de ses onze enfants, et d’être certaine de leur bonne conduite. Si la semaine se passait en travaux de la ferme, le dimanche nous allions à pied à la messe, à 4 kilomètres, le ventre vide puisqu’il fallait communier, mais chaque dimanche était un jour de fête : nous allions au village !
Dans la cuisine, devant la porte de la souillarde et juste avant la cage de montée d’escaliers, une superbe fontaine en faïence décorée permettait la petite toilette quotidienne, le savon étant juste posé sur la tablette du dessous, une serviette crochetée en permanence. On économisait l' eau à aller chercher sans cesse, matin, midi et soir, ce qui nous faisait bien rire. Les seaux étaient de deux tailles, un pour les petits, un pour les grands, et la seule fontaine du hameau, était à cent cinquante mètres de la maison. A l’église, le curé faisait des sermons interminables, pleins d’épouvantes, obsédé par les péchés éventuels de ses ouailles qui n’avaient sûrement pas grand chose à raconter étant donné la monotonie de leur quotidien ! Le moment pittoresque de la messe était la quête, car chaque famille des villages alentour mettait un point d’honneur à donner un sou à chacun ; le curé étant aussi fauché que les villageois. Par manque d’imagination, la quête se faisait dans une immense poêle, et les gosses de la ville prenaient des fou rires au son de chaque pièce tombée bruyamment, ce qui fait aussi que chacun savait au bruit, quel était le montant de l’obole.
Après la messe, c’était l’envolée vers l’une des deux épicerie-boulangerie-mercerie-quincaillerie, pleines à craquer, où l’on achetait des bonbons aux enfants, et où les femmes papotaient tout en faisant les courses pour la semaine. Pendant ce temps les hommes buvaient leur canon de petit rouge clairet, dans la salle de bar attenante, ou bien faisaient la tournée des trois bars du village de deux cent âmes résidentes de l‘hiver. Les enfants adoraient que cela s’éternise. Tout en passant leurs commandes, les femmes racontaient des nouvelles de tout le monde, dans un patois que les enfants étaient fort peu à comprendre. Parfois on pouvait retrouver les hommes quelques instants au café où on nous servait un sirop. Le retour se passait dans la joie. Nous serions autour d'une grande table pleine de jambons, de saucissons, de viande de veau cuisinée au saindoux avec des pommes de terre, dans la cuisinière à bois de la cuisine, finissant par des fromages délicieux, des desserts et des fruits. Puis nous irions jouer dans la grange, dans le foin, en sautant depuis les poutres, un jeu qui n'existait qu'à la campagne, et qui nous occupait toute une demi-journée !
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texte raccourci pour envoyer à un concours, il fallait 30 lignes ! Mais ma chanson leur a pas plu, n'en parlons plus
PHOTO ENVOYEE par ma cousine Geneviève ! Elle date de 1914, la famille Andrieux de ma grand mère maternel de la Brugeire...Haute-Loire, près de Grèzes, canton de Saugues sans doute...
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