RECONTRES EN CALADE AVEC CEUX QUI ONT CONTRIBUE A L'HISTOIRE DE LA CALADE
Quand j'arriverai chez Saint-Pierre, mais rien ne presse, je le remercierai de m'avoir offert l'opportunité de rencontrer autant de gens différents, même si j'y suis bien pour quelque chose ! Il paraît, d'après les revues dans lesquelles j'ai exercé en tant que conteuse, que les portraits étaient au rang de mes spécialités ! J'ai aimé beaucoup, parce qu'écrire sur quelqu'un qu'on déteste, ce n'est pas dans ma nature. On lit tout sur mon visage et la franchise est l'un de mes nombreux défauts !
La haine ? Des clous ! Elle m'effleure un instant mais l'indifférence prend vite le dessus ! Inutile de se mettre la rate au court-bouillon envers ceux qui auraient l'audace de me tirer vers le bas, pas plus que donner de l'importance à ceux qui m'ont fait du mal : je les oublie !
Ces gardiennes d'immeubles dans le quartier, ont toutes leurs atouts ! Un emploi physique, additionné à une maltraitance déguisée, eu égard à l'irrespect total des crasseux envers le travail de celles et ceux dont la fonction première est d' être présents pour créer du lien social. Ceux qui crachent dans l'allée, jettent leurs mégots, font déborder les poubelles au sol en laissant le container à vide, quand ils ne les insultent pas au passage, car l'ascenseur ne brille pas assez où que les coins du palier laissent à désirer ! Le quotidien de ces personnels des bailleurs, et oui, carrément !
Ces gardiennes sont vite devenues mes copines et ont épinglé longtemps dans leur carré de pause, l'article que j'avais rédigé sur leur fonction, paru dans plusieurs éditions du quotidien local !
Aux alentours, en ville, dans les associations caladoises, lors d'interviews presse, lors d'événements culturels, associatifs, sportifs, tant de ces femmes et de ces hommes sont nés avec des talents divers, et oeuvrent le plus souvent au service des autres.
Ils font partie intégrante de notre patrimoine, ceux qui, connus ou moins connus, m' ont côtoyée et que j'ai souvent sortis de l'ombre.
Loin de moi l'idée d'un écrit historique. Ceux que je mets en valeur ont une importance due à mon regard admiratif et à des rencontres qui m'ont interpellée .
Je ne cite que ceux que je peux approcher réellement. Il faut que je leur prenne le pouls pourrais-je dire si j'étais médecin, mais au sens imagé, c'est un peu ça. Quand je peux rajouter une ou deux anecdotes sympa, c'est une jouissance !
Le fait est que dans la presse on ne peut pas se permettre d' articles trop longs. Pourtant j'ai connu cette époque formidable au cours de laquelle le chef d'agence d'un quotidien ou d'un hebdomadaire s'est souvent révélé généreux et m'a permis de m'évader sur une page entière !
C'est ce qui m'a motivée pour créer des blogs successifs avant de trouver celui que je pourrais garder dans la durée ! Sur un blog, s'étaler et rajouter moult photos, offre au lecteur, un bonheur incomparable !
Il ne s'agit pas non plus dans cet ouvrage, d'une liste ayant un but précis. Au contraire, le mélange des genres m'a motivée .
J'aurai toujours un amour pour la presse écrite, le papier ayant pour moi une importance réelle. Le papier on le garde jalousement, on protège les articles que l'on découpe précieusement, que l'on met sous plastique, et qui nous rappellent un souvenir bien précis. Des archives emplissent mes rayonnages et me suivent immanquablement à chaque déménagement.
L'ordinateur est un bel outil qui permet des recherches, des retrouvailles d'amis ou de famille perdus de vue, par réseaux sociaux interposés, de se tenir au courant de l'évolution de tout, à la seconde, mais retrouver un texte sur une clé USB et pire, une photo, n'a rien de simple !
Combien de grands-parents disent leur joie de mettre sur leur buffet de salon, les photos de famille ! D'autres encadrent à même le mur, un article de presse sur lequel leur petite-fille est mise en valeur ! On ne rivalise pas avec le papier !
Le livre que vous avez commencé et arrêté en mettant un artistique marque-page parce que telle phrase vous laissait songeur ! Sur votre écran, retrouvez-là donc cette phrase, aussi facilement ?
Pourtant il va de soi que lorsque l'on publie, il faut qu'une majorité de lecteurs soit interpellée par le personnage, ou en est au moins entendu parler ! Rassurez-vous, vous connaissez ceux qui seront cités : ils sont caladois de naissance ou d'adoption, ou ayant illuminé la calade à leur manière, et celle-ci est un grand village !
Simone Cottin était une avant-gardiste dans une profession surtout masculine, une entité dans les jumelages, une amoureuse de la Moldavie, une inconditionnelle des radicaux de gauche, une élue qui laissa son empreinte, une sportive, bref, une battante sur tous les terrains. J'ai eu la chance d'être conviée dans son appartement du promenoir, à pouvoir noter et à m'imprégner de ses récits, en dehors de rencontres récurrentes, officielles et officieuses.
Jean-Louis Bellaton est un ami de longue date. Il était maire à Saint-Georges-de-Reneins, où, quittant la commune, je ne pus devenir son adjointe à la communication, une séduisante proposition d'alors. Il fut un de mes premiers grand ponte, interviewé dans la presse locale. Nous nous sommes rencontrés fort souvent par la suite, soit à l'Auditorium, soit dans les salons du livre, et sur le même plateau télé pour France 3 en 2011, sans cesse épatée par ses talents multiples.
Olivier Charrin fut un collègue de l'équipe municipale, un partenaire dans le quartier de belleroche, mais je l'ai aussi retrouvé en tant qu'historien, puis à la Plume caladoise où il évoque « Le Villefranche du crime », en brillant conteur.
Avec Nadjette Guidoum, nous nous sommes connues dans le quartier . Une battante, d'abord contre les kilos qu'elle a perdu avec fougue, et qui l'ont convaincue de créer une association pour vaincre l'obésité, domaine dans lequel elle se lance de perpétuels défis, entre les formations, les cours de cuisine, les émissions télé, devenant une des égéries de la cuisine !
Denis Papastratidès ! Un grand monsieur au parcours sportif incroyable, qui a traversé la mer grâce à son père avant de devenir prof de gym....dont celui de mon fils Laurent...., une mission impossible ! Avec son frère Eugène, ils n'ont eu de cesse de vanter les mérites de leurs origines grecques, de leur séjour en Algérie, tous deux poursuivant dans le sport et le lien social, l'héritage paternel !
Ma copine Yvonne Dury-Jacques a fait partie de ces très grandes familles caladoises et connues en tant que telles dès lors qu'il y avait plus de dix enfants dans la fratrie, a passé sa vie à aider les autres. Dans les grandes familles, faute de fortune, on avait la richesse du cœur, ce que j'ai tenu à souligner ! Nous avons toutes les deux élevé notre progéniture d'une manière quelque peu atypique, laissant aux autres les formules plus conventionnelles !
Mick Micheyl ! Une sacrée bonne femme ! Mes parents ont habitué dans son allée, rue René Leynaud à Lyon ! Quelle surprise de nous retrouver lors de sa rencontre avec mon fils Laurent (journaliste avant de devenir Editeur de musique et écrivain à Paris) qui fit des interviews de Mick à Radio Calade et au Progrès, puis à Radio France Melun ! Perdues de vue, nos chemins se sont croisés plus tard pendant plusieurs années, jusqu'à ce qu'elle se retrouve en maison de retraite !
Une amitié et une estime réciproque ! Mick fut ma fan, aussi !
Saddek Ameur ! Une magnifique rencontre ! Saddek la joie de vivre, le premier boucher hallal de la ville, mériterait une plaque sur la place de la rue des Fayettes qu'il affectionnait tant, où il acheta sa boucherie ! Par la suite Saddek eut sa case au marché couvert et s'est fait beaucoup d' amis ! En dehors de la vente de ses merguez qu'on venait lui acheter en faisant 20 ou 30 kilomètres, il s'adaptait à tout et à tous, avec un grand rire ! L'estime qu'il apportait aux autres, on la lui rendait bien ! Saddek avait deux amours, le bled et Villefranche, mais il idôlatrait ses enfants ! Il restera dans la mémoire caladoise à jamais !
Laurent Balandras s'il est mon fils aîné, né à Villefranche comme son papa et ses trois frères et sœur, a aussi réalisé son rêve de gosse de devenir à la fois parisien, mais d'entrer dans cet univers impitoyable qu'est le show biz, éditeur de musique et également écrivain.
Je ne voulais pas réaliser son portrait, je lui laisse ce privilège, mais juste l'évoquer, comme son frère Jean-Christophe dessinateur et peintre qui fera sa première exposition, enfin, dans la galerie municipale, en mai 2023 « La calade vue par JCB » , après avoir pourtant réalisé dans la plus grande discrétion, des fresques remarquables, en calade. Hélène à la voix d'or (qui écrira un jour la mémoire familiale, j'espère)... et Claude (guitariste et peintre mais passionné par la nature et les animaux) sont nos trop discrets !
Mimi Perraud ! Toute la ville la connait surtout pour sa tranche de vie, dans une épicerie rue grenette avec son époux Robert, et surtout au café de La Cigale , longtemps siège de l'interclasse et des vingt ans, et Dieu sait si tout ce qui touche aux conscrits en calade, vaut de l'or !
Géraldine Moulloud artisan styliste et couturière, fit aussi la joie de ces dames vêtues sur mesure, et de la rue Grenette avec ses amis Perraud ! Quand nous nous sommes croisées, Géraldine chercha alors dans ses photos...et nous retrouva faisant nos dix ans à Anse, où Géraldine était également scolarisée ! Depuis le même groupe de la 8 nous porte le bouquet et nous « Plumons caladois », avec Mimi Perraud, sous la houlette de Benoît Froment qui eut cette idée de génie !
Philippe Etienne, aumônier protestant ! Je l'ai connu à la maison d'arrêt de Villefranche, puisque tous deux nous nous étions mis au service des détenus. Je ne sais ce qu'il est devenu, mais je tenais à rendre hommage, par ce biais, à ceux qui s'impliquent à la Maison d'arrêt, comme l'Asapfi, service bénévole d'accueil des familles, ainsi qu'à tous ceux qui oeuvrent discrètement dans ce lieu particulier !
Ben Younesse Zaoigi, un gars du quartier de belleroche qui, en amoureux de son quartier d'adoption, met son talent au service du football de quartier et de l'emploi des jeunes qui l'appellent Tonton, râlant souvent car pas fan de la discipline de la vie, mais s'activant toujours ! Même s'il fatigue un jour, il aura laissé son empreinte !
Christine Forget, depuis plus de 30 ans impliquée à l'Office culturel de Villefranche, n'en finit plus d'étoffer les recherches de toutes formes d'art, à mettre en avant. Nous sommes amies depuis...toujours..
Jean Gaillon, caladois depuis quelques années, ex patron de J Gaillon SA à Saint-Georges-de-Reneins, a été un leader dans la transformation des matières plastiques créant une usine et ses succursales.
Je rajouterai qu'il fut mon patron ! Membre assidu de la Jeune Chambre Economique de Villefranche et membre du Rotary club, il passe son bac à Mongré à 72 ans, est conscrit de la « 7 » et met un point d'honneur à apporter une aide financière dans le domaine social.
Jean Dubuis était de la 8 et s'était largement investit dans le tissu associatif après sa retraite d'avocat, notamment en tant que président de l'Office des sports !
Daniel Tremblay, chef d'entreprise, ex-adjoint au maire, il est d'abord le papa de deux enfants, dont une fille lourdement handicapée à la suite d'un arrêt cardiaque alors qu'elle était bébé ! Avec son épouse, la cause des handicapés a empli leurs vies ! Nous avions très vite sympathisé et si les interviews diverses furent un régal, nous sommes devenus de vrais amis !
Pierre Eymin dit Toto, m'a toujours impressionnée ! Créateur de la première agence du Progrès de la ville, nous nous sommes côtoyés six jours sur sept pendant quatre et demie chaque matin. J'ai pu ensuite travailler avec lui pour remplacer sa secrétaire. Lorsque nous nous rencontrions plus tard, c'était toujours pour parler « boutique » et il était pourtant peu démonstratif ! Par la suite, il lisait chacun de mes articles de presse ! Sa fille Marie-Françoise qui reprit la boutique de lingerie familiale, ne démérite pas en s'impliquant dans l'association des commerçants de la calade, tout autant que dans l'équipe municipale de Gleizé dans laquelle elle réside.
Maurice Baquet, je ne l'ai jamais rencontré, mon grand regret, malgré la courte rédaction de sa biographie ! Musicien très coté, alpiniste connaissant la montagne sur le bout des doigts ! Nous avons rédigé un article par téléphone et par fax ! De grands fou-rires malgré sa difficulté d'écouter chacune de mes phrases, puisqu' il perdait la vue. Sa secrétaire réceptionnait mon texte !
Antonin Roland, notre cycliste caladois qui eut son heure de gloire lors des tours de France ! C'est un collègue qui m'avait demandé de rédiger son portrait et je fus invitée à le rencontrer dans sa maison caladoise !
Plus tard, nous nous sommes revus, au marché ou dans un des petits bistrots de la ville ! D'une simplicité à toute épreuve, il aime les gens aussi simples que lui, mais se plait à raconter ses souvenirs si on l'y invite, en petit comité !
Yavuz Erurdur, fut une rencontre de quartier, lors d'élections où je tenais le bureau de vote ! Le parcours de ce garçon qui quitta le collège en 3e pour reprendre des études, avec lequel je reste en lien, m'avait carrément séduite !
La famille Ravier a investi la calade depuis que le grand-père Léon fut grand résistant à la fin de la seconde guerre, puis directeur de l'Ecole Lamartine ! Ont suivi Maurice, avec diverses casquettes dont celle de journaliste, initiateur de plusieurs bistrots de la ville, incollable sur la vie de ces lieux de l'époque, dont l'un d'eux fut tenu ensuite par son fils David ! Sa plume acérée fit le bonheur du Dauphiné Libéré avant de s'aiguiser en « Bougonnant » dans les colonnes du quotidien le Progrès ! Et avant que son autre fils Thomas Ravier, ne devint maire de Villefranche.
Frédéric Miguet au CSV et Philippe Terrier du FCV, ne sauraient être évités ! Conduire leurs équipes au sommet du sport caladois méritant largement une ovation !
Jean-Paul Francou, rencontré à diverses reprises est à découvrir en tant qu'auteur, peintre, musicien, autant qu'au barreau de Villefranche.
Jacky Augagneur est à la fois mon conscrit et un peintre de talent qui a sillonné villes, régions, pays, qui l'inspirent dans ses œuvres que l'on découvre dans divers lieux de la ville.
Avec Jean-Jacques Margheritat, nous nous sommes rencontrés en « chanson » si je puis dire et j'ai eu le plaisir d'être quelques mois son élève !
Philippe Branche et Carole Genetier tiennent depuis des années, une place prépondérante dans notre commune et en Beaujolais. Philippe qui a eu un parcours remarquable et remarqué à la Maison du Patrimoine, et Carole sur les planches !
Merci d'avoir osé tourner ces premières pages et suivi cette aventure, à la rencontre de tout un chacun, dans ma calade d'adoption !
Marie-France
21 - Nadjette Guidoum,
l'obésité : le combat d'une vie
Se nourrir joyeusement pour garder la forme, c'est un sacerdoce pour Nadjette motivée par cette vocation, celle d'aider les personnes en surpoids.
Cette conception originale créée en 2016, « Equilibr'Emoi » fut longuement concoctée par celle qui, ayant réussi seule à trouver une formule pour éliminer les kilos en trop, a souhaité aider les autres, en proposant des solutions de groupe, d'où la naissance de l'association ! « Seul c'est bien trop difficile, rajoutera Nadjette, lors de son inauguration » !
Elle a donc proposé à un groupe de copines, d'établir un programme pour accompagner tous ceux, hommes et femmes, qui souhaiteront un nouveau bien être, alliant l'apprentissage de menus, à l'équilibre et à la forme, afin de ne plus penser aux régimes inutiles et contraignants ! L'activité s'est établie autour de trois axes : une alimentation équilibrée, une activité physique adaptée, un bien-être psychologique.
Groupes de travail, sophrologue, psychologue, côtoient la cuisinière avec un diététicien, des marcheurs, prof de danse, tennis men, coachs sportifs, et la recherche constante d'idées nouvelles... des soirées à thème dans lesquelles on s'amuse, sans s'occuper du regard des autres !
Aux Grands Moulins de Gleizé, le cours de cuisine mensuel de l'association, revêtait un caractère un peu particulier, car il s'agissait aussi de préparer une émission télévisée pour la Chaîne LCP PUBLIC SENAT, en lien avec la nutrition qui fut diffusée le 16 décembre 2017, à 21 h. ! Je sais de quoi je parle, j' étais sur le tournage !
Le concept selon Nadjette qui a à son actif 25 livres de recettes de cuisine diffusés en libraires, permet d'inclure tous les moyens contribuant au bien-être. Nadjette qui fut aussi en surpoids par le passé, a ainsi trouvé une formule visant à réduire l’obésité pas seulement grâce à la chirurgie, en s’épaulant avec d'autres personnes dans le même cas. L'hôpital Nord-Ouest ne s'y est pas trompé puisque Nadjette participe à l'animation d'ateliers avec les médecins.
Contactée également par l’université de Médecine de Lyon, Nadjette donne en février 2018, une conférence, dans le cadre de la sensibilisation sur l’obésité, devant un auditoire composée d'un millier de personnes futurs médecins, médecins et enseignants.
Le chirurgien Anne-Marie Proust de la clinique du Tonkin, était l'invitée de la réunion « groupe de parole » (22 personnes) dans les locaux de l'association basée
aux Grands Moulins à Gleizé, le 5 mars 2018 par exemple, puis d'autres suivront progressivement chaque mois.
Les adhérents se retrouvent lors de marches, puis d'autres arrivent pour une ou plusieurs saisons, à raison de 30 entrées par an. Des permenences hebdomadaires, des activités physiques avec un profeusseur diplômé plusieurs fois par semaine, des ateliers diététiques, une psychologue avec un coach certifié, la luminotérpie, des séances de couture pour apprendre à s'habiller et à mettre sa silhouette en valeur, complètent le programme.
Toutefois, Nadjette Guidoum est devenue une véritable professionnelle et est sortie major de sa promotion à l'issue d'une formation d'un an à Montpellier en fac de médecine en juin 2021, et l'obtention d'un diplôme universitaire « Education thérapeutique ». Elle poursuit ensuite pour un second diplôme « Partenariat patients/soignants » .
Ses actions et ses formations lui ont permis de devenir « Représentante nationale des associations de patients », en lien avec la « Ligue contre l'obésité » qui comprend 65 associations de patients adhérents à la Ligue au niveau national, et a été réélue pour trois ans, en mai 2022, Vice-présidente de la Ligue dont le siège est à Montpellier. Elle reste en lien en visio avec la Ligue, tous les quinze jours, afin de suivre les avancées des projets nationaux.
Nadjette est membre d'un groupe de travail de l'HAS (Haute autorité de santé), en tant que vice-présidente de la Ligue, au Ministère du Travail où elle se rend une fois par mois pendant deux jours.
A l'échelon régional, Nadjette est membre du Conseil de surveillance de l'ARS (agence régionale de santé) ainsi que membre du Comité de protection des personnes.
A l'échelon local, elle est membre du CPTS Communauté professionnelle territoriale de santé Beaujolais/Dombes, ainsi que RU, représentante des usagers, tant au CHU de Gleizé qu'à la Polyclinique du Beaujolais. Elle est conviée au Service Viscéral de l'Hôpital Nord-Ouest, afin de rencontrer les futurs opérés auxquels elle présente son association. Elle explique ainsi l'intérêt de ne pas rester seul, pour obtenir un bon équilibre de vie post-opératoire !
La prévention et la sensibilisation sont pour Nadjette deux domaines indispensables en direction des enfants, par le biais de l'école dès le CE 1, à la radio locale Radio calade pour une émission bi-mensuelle Parlons Equilibre, pour les adultes, sur le quartier de belleroche avec les Jardins partagés et ateliers cuisine d'été avec pique-nique.
La structure dans son local des Grands Moulins à Gleizé, lui a permis de créer « Les petits cuistots » pour apprendre aux enfants à cuisiner et à manger sainement, les mercredis et vacances scolaires.
Durant une saison, Nadjette participe sur France 3, à une émission culinaire hebdomadaire « Ensemble c'est mieux » pour proposer ses recettes en direct !
Puis après les deux années Covid, une nouvelle émission « Vous êtes formidable » lui permet de se retrouver en plateau le lundi matin entre septembre 2021 et juin 2022. Elle récidivera pour la saison 2022/2023, le mercredi matin.
Avec ce concept très spécifique et reconnu par des chirurgiens, encensée dans les journaux et magazines, à la télévision, Nadjette prouve ainsi que comme elle, on peut pendant plusieurs années ne pas avoir repris un gramme, y compris en s'octroyant des plaisirs au restaurant, en se surveillant.
De même, par le biais de rencontres avec les divers spécialistes, la pose de l'anneau, la SLEEVE ou le BY PASS, n'ont plus de secret pour les adhérents. Et des projets qui n'en finissent pas au fil des ans....
20 - Carole Genetier : comédie et culture partagent sa vie.
Carole est née en 1965, même si on l'imagine en éternelle gamine avec sa soif de rire et son œil malicieux.
Nous nous croisons épisodiquement depuis 35 ans au moins et elle aurait presque pu être ma fille !
Afin de faire connaissance, son parcours n'est pas un secret, et dans les grandes lignes, elle abandonne les Hirondelles association gymnique à 12 ans après une blessure , pour entrer au théâtre et obtenir dès 13 ans des rôles de professionnelle à La comédie du Val de Saône.
Elle se lance dans des études d’infirmière en psychiatrie, car il fallait bien avoir un métier, mais cette expérience lui servira dans ses sketches et dans ses rencontres au cours desquelles elle vous sondera l'âme sans que vous vous en rendiez compte !
L'école du Théâtre des jeunes années à Lyon, lui permettra ensuite d'intégrer le Radiant à Caluire où elle jouera dans les spectacles montés par Gérard Guipont pendant plus de 20 ans.
Là où tout un chacun la connaît sur les routes caladoises et beaujolaises, ce sera par le biais de la Gelat's Compagnie qu'ils créeront avec Jean-Paul Berney entre 1992 et 2014, soit 22 ans de complicité !
« Marcel et Paulette », 1 puis 2, puis 3, restera à jamais dans les mémoires, une trilogie qui aura marqué une époque ! Si Carole dit volontiers qu'ils ont été des artisans, leur manière d'appréhender leurs rencontres avec un public qui les a encensés, restera un savoir-faire à la hauteur de leur immense talent, leur modestie dusse t-elle en souffrir !
Nous avons pu jouer en milieu rural, auprès d'un public extraordinaire, qui nous donnait le sentiment de faire partie de leur famille, s'inquiétant de la fatigue de la route que nous faisions pour nous rendre auprès d'eux ! Nous les avons faire rire et parfois pleurer. Nous avons donné du bonheur et en avons reçu énormément. Nous recevions des lettres de deux pages nous expliquant pourquoi ils avaient été spectateurs, nous ressortant des bribes de nos textes ! Des souvenirs gravés, même si le décès de Jean-Paul qui me manquera toujours, me laisseront un goût de miel ! 50 000 entrées à nos spectacles et je tiens le pari que ce type de « voyage culturel pour tous » a permis à ceux qui ne seraient jamais allés au théâtre, de découvrir un autre univers ! » Me dira Carole !
Toutefois, quelques parenthèses dans cette vie tourbillonnante, avec des missions humanitaires et surtout des rencontres exceptionnelles, ont rajouté à ce parcours qui n'en finit pas, Carole innovant sans cesse !
En 2000, ce sera la Birmanie et en 2005, Les Philippines, cette dernière, organisée par l'association Soeur Emmanuelle , cette mission lui a permis de rencontrer Sœur Emmanuelle personne qui marquera sa vie .
Carole a eu également la chance de rencontrer Simone Veil et d’échanger avec elle. Au milieu de beaucoup de personnalités artistiques c’est un bonheur et une leçon de vie d’avoir pu échanger avec ces deux personnalités féminines.
En septembre 2021, Michel Thien Maire de Limas, lui propose de devenir responsable Médiathèque et Culture ! un nouveau métier mais toujours dans la culture et les livres ont souvent le début d’aventures théâtrales ou de lectures-spectacles.
La Médiathèque de Limas s'est étoffée au fil des ans et est devenue un superbe espace, bien agencé, que Carole occupe avec 8 bénévoles qui se relayent, chacun et chacune avec leur domaine de prédilection.
Carole assure la mise en place de spectacles pour le festival de Limas « La folle parenthèse » sur 12 jours en juillet, entraînant dans l'aventure les assistantes maternelles, le club de l'amitié, et des spectacles professionnel ; Tout au long de l’année des ateliers d'écritures, des expositions, des lectures spectacles, des mini concerts, figurent au calendrier bien chargé de toute l'équipe, dans une ambiance bien agréable.
Transmettre son savoir reste le leitmotiv de Carole qui accueille régulièrement des stagiaires, chaque année, sur des périodes allant de 3 jours à 8 semaines, soit cinq jeunes en 2023 par exemple.
« Ils apprennent mais apportent aussi leur expérience, comme pour le rayon Mangas qui grâce à eux, s'est étoffé ! »
Et cette transmission du savoir a été, dans son rôle de comédienne, un art de vivre !
Clin d'oeil que cette photo avec ANTONIN ROLAND, dans un cadre non officiel !
33 - Antonin Roland dit Tonin
Comme le bon vin qui s'épanouit avec la maturité, celui que l'on nomme « Tonin », n'en finit pas de recevoir des hommages en prenant de l'âge !
Ces dernières années surtout, un livre retraçant son parcours, « Passe ton tour Tonin » donna lieu à une réception à la mairie de Villefranche en 2023, à celui qui est né à Sainte-Euphémie dans l'Ain le 3 septembre 1924 !
En janvier 2024, on l'oblige presque à mettre le costume de conscrit de la « 4 », en tant que centenaire de l'année, à lui qui n'a jamais défilé dans la rue nat' !
Tonin est connu surtout pour ses vingt années durant lesquelles en sportif accompli, entre 1941 et 1961, il sera dans le sillage de Louison Bobet durant cinq ans en tant que membre de l'équipe de France et honneur suprême pour notre commune, maillot jaune du Tour de France 1955 durant dix jours historiques.
Mais Tonin, ce modeste, considère que c'était son métier !
Le privilège d'une rencontre en avril 2001, je le dois à René Dumas qui, alors au Patriote Beaujolais tout comme moi, demande à ce que je rédige le portrait, exercice qu'il n'aimait pas particulièrement.
Je me retrouvais donc dans la ferme de Béligny retapée au fil des ans, à écouter, en fait, en tirant les vers du nez de notre Tonin qui aime rester discret, une autorisation que la calade ne lui accorde pas !
Vous trouverez tout dans l'ouvrage « Passe ton tour Tonin », et je ne vais livrer ici que quelques mots sur cet homme qui, à cent ans, a encore une ligne de jeune sportif et que l'on peut croiser en ville.
« Tonin donc, entre au VCC Vélo Club Caladois à 17 ans, en 1941 et tiendra un cahier d'écolier sur lequel il mentionne, à l'encre, chacune de ses courses avec ses performances jusqu'à la fin du cahier, en 1956.
Premier exploit le 26 10 1941, où il termine premier de la course de côte Limas-Pommiers, avec 50 mètres d'avance, devant une quarantaine de coureurs dont il est l'un des plus jeunes. Il gagne une course au moins, chaque saison et son palmarès presque complet se retrouve dans le périodique « Coups de pédales » de mai/juin 1998, sur une dizaine de pages.
A 17 ans, Tonin est apprenti mécanicien et son patron est mobilisé ! Il court donc les petits boulots, scierie Fournet, puis en STO chez Vermorel, puis au service du transport de matériaux à l'entreprise Rolland où il livrera le charbon à domicile, dans les étages et dans les caves. Courses et métier ne sont toutefois que d'un faible rapport, jusqu'à la première course à étape, celle du Dauphiné Libéré en équipe bleure, dont le chef de file est Jean Robic, avant de devenir cycliste professionnel.
Le Tour de France de 1959 le verra au sommet de la gloire, maillot jaune durant douze jours et il terminera cinquième du Tour.
Page sportive officielle terminée, Tonin et son épouse Janine achètent un commerce de cycles, voyons ! Avec station service à Jassans, qu'ils tiendront pendant trente ans. Tout en retapant la maison et en jardinant.
En 2001, sa maman a 102 ans ! Autant dire que la longévité est de famille !
Le 3 septembre 2001, le couple Tonin/Jeanine fêta ses 55 ans de mariage !»
Nous avons revu Marion sa petite-fille, à la mairie, en 2023, avec son bout de chou à elle qui fut, à 19 ans, championne de France de ski dans sa catégorie !
Avec un peu de chance, vous apercevrez Tonin, en ville, ici où là, où il passe discrètement au milieu de ceux qui l'aiment, l'apprécient, l'estiment ! Et j'ai plaisir à trinquer avec lui, à l'occasion ! Mais chut !
Collector : au-dessus, les plus grands, Laurent et Jean-Christophe Balandras, salle des fresques du 210 en Beaujolais pour l'inauguration, avec MICK MICHEYL mon invitée personnelle, pour la sortie du PETIT FUTE Tourisme et Vignoble en Beaujolais 2001
23 - Mick Micheyl, une femme de cœur et d'acier
Dans l’ouvrage publié par Textuel, Les femmes de la chanson, deux cents portraits de 1850 à 2010, Laurent Balandras auteur de plusieurs ouvrages publie entre autres, un texte sur Mick Micheyl.
Vous l’aurez compris, Laurent est l’un de mes quatre enfants. Dès que Mick su qu’il était le petit-fils de Marguerite Roux, son ancienne voisine de la rue René Leynaud à la Croix-Rousse, où je suis née en 1948, elle s'est vite attachée à ce garçon oh combien charmant et charmeur, le « poursuivant » dans les radios, Radio-France ou France-Inter, en clamant : » Souvenez-vous de lui, il ira loin ! » J’ai même du garder quelques enregistrements sur lesquels elle coupait la parole aux journalistes qui lui répliquaient, "mais oui, Mick on a compris "! Laurent plus tard producteur chez Universal, a fait rééditer un de ses albums !
Nous avons souvent suivi Mick dans ses vernissages divers et variés et j’ai fait de nombreuses photos pour toutes ces occasions, comme elle en fit aussi de nous puisque la photo a toujours été une de ses passions, jusqu'à son départ pour la Maison de retraite de Montmerle !
Si nous l’avons suivie à Lyon, au Hameau Duboeuf, à Paris pour Laurent lors de sa dernière décade spectaculaire : ses 80 ans à Paris, aux Dryades où elle organisait des fêtes somptueuses : spectacle Michou, feux d’artifice… Mick nous a toujours fait l’amitié de nous accompagner.
Mick nous as toujours fait chaud au cœur ! Et même lorsqu'elle nous disait ne plus pouvoir chanter, cette fois je ne peux plus » ton Gamin de Paris re surgissait avec entrain ! A Brouilly en 2006, je crois, nous étions une ribambelle à la même table pour leur fête annuelle, et elle mitraillait avec son appareil photos ! Lorsqu'elle finit par nous avouer qu'elle prenait.... les fesses des plus grosses femmes ! Perpétuelle gamine, avec le sens de l’humour, de la dérision et de la fête !
Nous devions faire un papier sur Mick, avec Didier Pré du service communication de la mairie de Villefranche. Mick avait voulu nous inviter à Fareins à l’auberge où on l’adorait, mais avant à la case maison de Montmerle, le champagne avait coulé sans modération ! Ouf, il y a prescription Didier, même si on est chauffeur du jour.., ça doit dater de ...2004 ?
Un bémol en 1993 pour la fête d’Euréka de Belleville où nous devions interpréter le Gamin de Paris avec Laurent, nous avions massacré les paroles et Mick était montée précipitamment sur le podium pour nous « accompagner » !
Lors de l’inauguration de l’éditeur du Petit Fûté, pour la sortie de « Tourisme et vignoble en beaujolais » pour lequel j’avais écrit en 2001, au 210 du boulevard Vermorel, grande réception et trala la. Mais combien fut plus intimiste et que nous sommes-nous amusés chez Minus rue Victor Hugo, l’année suivante, pour la deuxième sortie de ce Petit Fûté devenu collector, avec nos amis caladois, Josy et Daniel Beuret les musiciens, et que nous avions accueilli Mick en chantant, Bernard Perrut y compris !
Nous avons connu non seulement Montmerle, mais aussi ses chères Dryades, évoquées par Claude Secondi que j’ai eu plaisir à rencontrer dans un salon du livre à Saint-Etienne et qui a publié fin 2010 « Des planches à l’acier » aux Editions du Mot Passant.
Malgré la fatigue, Mick était encore là, dans la galerie municipale lors d'une exposition. La même simplicité, la même gentillesse, la chanson au bord des lèvres, elle nous avait gâtés d’Un Au clair de la lune mon ami Pierrot, prête-moi ta plume pour écrire un mot…. que la salle avait repris en chœur, pour nous remercier…
Mick avait préfacé mon recueil de poésies, mais je l'ai encore suivie au Hameau du Vin à Romanèche ou à l’hôtel de ville de Lyon
Lorsqu’en 2001 je lui ai proposé d’écrire une page entière dans l'hebdomadaire Le Patriote Beaujolais, que j’ai laissé par la suite pour reprendre le quotidien Le Progrès qui fut mes premières amours. Nous avons passé une demi-journée à Montmerle, avec souvenirs, photos.... mais j'étais repartie avec une pile de chèques à poster ! Je n'en revenais pas ! C'était pour elle logique « ils ne finiraient le mois sans cela » ! Et oui, des dons dans le plus parfait anonymat !
Mick avait dévalisé les buralistes de proximité pour offrir le journal à ses proches et afficher cette page lors de ses expositions ! Les photos provenant de sa collection personnelle, dont une avec le Prince Albert de Monaco auquel j'avais demandé l'autorisation de publier et qui avait acquiescé ! Mick l'appelait «mon prince» et il l'invitait régulièrement depuis qu'elle lui avait écrit un texte magnifique lors du décès de sa maman !
Mais avant tout cela, Mick ira du lycée de St-Just à l’Immaculée Conception de Villeurbanne. Les sœurs désemparées ne peuvent que subir cette drôle de « Jane » amoureuse de Tarzan, qui ne veut travailler que dans un arbre dès que le temps le permet, et jouer de l’accordéon aux pensionnaires.
Lorsque les médias, confondant son nom Micheyl avec Mickey, causèrent un grand scandale car Walt Disney voulait des dommages et intérêts ! Et puis les neuf heures de trajet pour aller jusqu’à Paris en 1950, dessins sous le bras, être mal reçue, sont aussi au rang des souvenirs, comme les boutades qu'elle adore distribuer : « je suis meilleure dans les nouvelles courtes, mon entourage m’appelle toujours au secours pour libeller les télégrammes de mariage... ou de condoléances !
Sans compter ces voyages dans le monde entier dont de nombreuses photos imprimées dans son ouvrage : « Dieu sait-il que j'existe », elle qui fut profondément croyante jusqu'au bout !
Jusque lors des derniers appels téléphoniques, alors qu'elle ne se levait plus guère de son lit, implorant Dieu inlassablement !
Avec un fils artiste peintre, Jean-Christophe, je ne pouvais manquer de lui faire rencontrer la Dame en aparté, et il garde un souvenir inoubliable de cette visite à Montmerle !
Elle laissera un souvenir impérissable à Villefranche : Le « rond-point des conscrits » en direction de l'autoroute Villefranche-sud, une sculpture représentant la vague des conscrits, réalisée en inox par Mick en 1998.
Laurent Balandras et Sandrine Gelin, théâtre de Villefranche, ouverture de LA VAGUE DES LIVRES MARS 2024
4 - Laurent Balandras
Dans la capitale ou encore à Montréal, Laurent Balandras est un spécialiste de la chanson française, célèbre dans cet univers du « showbiz »
Né le 16 septembre 1969 à Villefranche sur saône, l'aîné de mes quatre enfants a toujours su qu'il évoluerait dans le monde de ceux qu'il admirait comme Serge Gainsbourg et Catherine Deneuve.... ayant acquis seul des connaissances incroyables par la lecture de revues diverses ! Tout en ayant chanté à tue tête durant son enfance, avec une mère un peu foldingue pour laquelle chanter et faire rimer les mots est une évidence !
Laurent vit pourtant à l'ombre des stars, et c'est un plaisir (pour nous la famille) de constater qu'au bout de toutes ces années, puisqu'il est parisien depuis plus de 30 ans , les artistes sont fiers de l'aide et de l'attention qu'il leur a apporté, avec passion !
Loin de moi sa mère, l'idée de tracer son parcours en tout point, d'ailleurs « il ne me dit pas tout » dirait Anne Roumanoff, mais j'étais ravie de constater que , sur le Progrès de Lyon, Olivia cita Laurent qui fut son éditeur ; tout comme dans le Parisien évoquant le dernier ouvrage des photos de Barbara par Jean-Pierre Leloir dans lequel figurent les textes de Laurent, ou encore par Kitty Bécaud qui ne tarit pas d'éloges sur l'aide de Laurent pour évoquer Gilbert Bécaud, de même que ses chanteurs qui n'ont de cesse de le remercier.
Pour sa bibliographie, elle est déjà étonnante pour un homme de cet âge, avec des noms prestigieux figurant dans une douzaine d'ouvrages : Gainsbourg, Coluche, Bécaud, Mouloudji, Nougaro, Barbara.....et des parutions dans bien d'autres, en plus d'émissions de télévision avec Manoukian par exemple sur France 3 …
J'ai eu plaisir toutefois à faire des rencontres fabuleuses, parfois courtes mais bonnes, comme celle avec Olivia Ruiz (devenue très vite une amie de la famille), toute la troupe de la star'ac à la même époque, mais encore Jean-Claude Brialy (mon préféré), Nana Mouskouri, Faudel et toute sa famille, Michèle Torr, Maxime Le Forestier, Caroline Loeb qui s'était rendue au Japon avec Laurent, ; Hervé Vilard au salon du livre de Randan (un trésor de gentillesse), Linda Lemay (quel talent … m'a fait pleurer..!) ....Serge Lama à l'Olympia (Waouh)... j'en oublie... et ...un jour prochain : Adamo , Marie-Paule Belle, Louis Ville, Princess Erika, Béesau le jeune trompettiste.. j'ai hâte !!!!
Sentier des Halles, L'Européen, le grand Rex pour la Nuit des publivores, marrant... et encore une photo avec Chantal Goya !
Elle m'avait fait délirer dans sa robe blanche de petite fille... La Cigale..et d'autres salles...
Emma Daumas et Hélène Nougaro venue à Villefranche, tout comme sa grande amie Anna Karina qui nous ont toutes les trois fait l'honneur d'être présentes au salon du livre Jeunesse en fête à Béligny, avec les Weepers Circus , en 2011!
Dominique Besnhard, Universal, un studio d'enregistrement, une soirée chez l'éditeur Textuel...etc.. Un univers vu de loin, c'est mieux, cela permet de fantasmer à sa guise !
En tout cas, Laurent aura tout mis en œuvre, pour avoir la vie de ses rêves, et en cela, c'est fabuleux, tout comme de faire, avec ses artistes, le tour du monde... New York, Montréal, le Japon, Cuba, la Russie.... Bravo mon fils pour ta ténacité, et tes multiples talents, mais surtout une volonté féroce d'aller jusqu'au bout....éditeur de musique, biographe... et ce n'est pas fini …
Vous avez sans doute une chance de croiser Laurent en calade, s'il est de nouveau convié à La vague des livres (ah ben tiens en 2024 à nouveau) ou à donner une conférence, ou encore à accompagner un de ses chanteurs ! Nombreux journalistes ont réalisé des portraits tant sur le Progrès que sur le Patriote Beaujolais qui l'avait classé parmi les 100 personnalités de la région, dans un supplément du 3 octobre 2019. « Les petits papiers de Serge Gainsbourg » parution chez Textuel le 30 11 2022. Le précédent titre « Les manuscrits de Serge Gainsbourg » était épuisé depuis 2018. A noter que deux des ouvrages de Laurent ont obtenu le Prix Charles Cros.
Laurent rajoutera dans les colones du Progrès Villefranche en 2015 : « Quand on a raté son rendez-vous avec l'école, on peut se faire son propre parcours. C'est une façon de donner de l'espoir. »
Avec mes quatre bambins Hélène Laurent Jean Christophe et Claude, Belleroche
3 - Jean-Christophe Balandras
Très ou trop discret durant de longues années, Jean-Christophe le second de mes enfants, dessine et peint depuis son plus jeune âge, et est également excellent guitariste, tout en ayant un beau brin de voix.
Pourtant il s'est lancé dans la réalisation de fresques, comme le précise son aide pour les personnages historiques de la rue Grenette à Villefranche, l'intérieur du foyer de jeunes travailleurs, une fresque murale en longeant la Saône entre Jassans et Trévoux, un coup de main à la cathédrale d'Ars, tout comme à la cité de la création à Lyon, etc...j'en oublie forcément !
Sa première exposition, seul, avec ses peintures « La calade vue par JCB », dans la galerie municipale de Villefranche, grâce à Christine Forget, a été un vrai triomphe, en mai 2023 ! Elle lui a amené des commandes aussi différentes que le dessin de la collégiale caladoise ou de la « rue nat », pour mettre sur des savons de Marseille de la boutique du centre ville, autant que portraits et autres lieux. D'autres projets pour 2024 !
Une expérience qui l'a boostée et fait qu'il se teste aussi dans la reproduction de ses tableaux de la ville sur carte postale, mais qu'un boulevard lui est ouvert désormais, dans l'antre des peintres locaux !
On retrouve aussi de magnifiques dessins dans des ouvrages de contes pour enfants écrits par sa mère, Les comptines de Tantine et Les contes de mon quartier, en 2021 aux Editions du Poutan. Dessins qu'il a réalisés par le passé, dans plusieurs ouvrages de sa mère. Puis Tantine et le marchand de sable Editions Héraclite fin 2023.
2024 : une seconde exposition dans la galerie municipale, le confirme dans son incroyable talent et il sera pressenti pour affronter le jury du GAB Groupement des Artistes du Beaujolais, le mois qui suivra...... et sera accepté !
Au plan musical, il joue encore avec des amis, même s'il s'est déjà produit sur de petites scènes. A suivre.
Sa sœur Hélène osera t-elle un jour, chanter pour un public, et son frère Claude emmener sa guitare un peu plus loin en réalisant quelques peintures dont il a le secret. Pour l'heure « le petit dernier » est passionné par son travail dans les espaces verts et par les animaux en particulier dans l'association des chats de la ville.
9 - Patrick Combier : fervent admirateur de la calade et de ses traditions, UN INCONTOURNABLE !
Patrick est né à Villefranche en mai 1957 ! Vrai caladois de la 7 et admiratif des vagues de la rue Nat dès son plus jeune âge, son destin le prédisposait à s'en approcher de très près !
Les Combier habitait le Port de Frans, un quartier qui reste historique dans leur cœur, puisqu'une partie de la famille y a résidé sur plusieurs générations. Sa grand-mère maternelle fut cheffe de port, employée par la CCI.
Juste après la naissance de Patrick, c'est le départ pour Paris, prendre en gérance un magasin proche des hôpitaux, afin de mieux soigner le cancer d'Hélène, sa maman. Patrick reste à Villefranche confié à une grande tante. Hélène est décédée deux ans plus tard en 1959 mais le jeune Patrick fut alors très entouré de ses tantes, sa grand-tante Maria et de sa grand-mère.
Parmi les rencontres de hasard, au cours de son activité de commerçant-technicien, Patrick fut étonné et ému de rencontrer au Carmel de Ars, Soeur Bernard qui avait accouché sa maman Hélène , déjà malade lors de sa naissance, ce qui avait touché le cœur de cette religieuse.
Une entrée remarquée dans la rue Corlin
Revenus en calade en 1961, Maurice Combier ouvrit sa boutique rue Corlin, où toute la ville ou presque est venue acheter son téléviseur ou le faire réparer.
« Maurice était un technicien extraordinaire qui a tout appris avec les livres, autant que par lui-même et c'était un bosseur né. Il fut un père sévère et je me souviens de mes levers à 5 h du matin, pour réviser mes leçons, au son du générique de prise d’antenne d'Europe 1, sourit Patrick !
Maurice est resté au magasin jusqu'en 1992, l'année de ses 70 ans , date à laquelle j'ai repris la succession. »
( Rajout MFB : On m'a souvent soufflé que si je voulais l'adresse ou le nom d'un commerçant de la ville, Patrick était une véritable encyclopédie).
- « Mais Maurice avait d'autres talents puisqu'il fut président de l'ancêtre des « Calades », le « Centre nat » et du « TEC » (timbre escompte caladois) ! De même s'il ne voulait pas participer à la fête des conscrits, nous n'avons jamais manqué une vague ! Le virus n'a pris que sur moi, bien plus extraverti que Maurice et Roger !
Pour en revenir à mon parcours, je fus élève du collège de Mongré, du CM2 de Mme Morel jusqu’à la troisième.
L'envie de vivre avec les autres, fit que je suis devenu secrétaire de la « Boule du Port » du Café du Port, au port de Frans, à 15 ans. Puis conscrit dès mes vingt ans !
Entre temps j'ai préparé un bac F 2 électronique au Lycée technique Edouard Branly de Lyon.
Il fallut songer au service militaire, qui, pour moi, reste un très bon souvenir. J'ai intégré le 110 ème régiment d'infanterie de Donaueschingen, en Forêt Noire, source du Danube, dépanneur de transmission pendant la période 1977/1978.
Au retour mais un an plus tard, j'ai voulu me perfectionner en intégrant durant un an, une école spécialisée d'électronique en télévision à Saint-Etienne.
Ah oui, ajoute t-t'il en riant, j'ai aussi fait du théâtre à la « Compagnie du Boulevard » où je fus même président deux ou trois ans ! Cela m’a servi, pour être un bon commerçant, il faut bien être comédien de temps en temps.
Mon frère Roger, de 13 ans mon aîné, était tout comme mon père, un bosseur autodidacte qui s'est fait tout seul et est devenu excellent gestionnaire à force de volonté et de travail. Il acheta le Froid Caladois avant de monter Mobalpa et de s'investir dans les cuisines.
Notre regret fut, au décès de notre père, de n'avoir jamais entendu parler des tragédies de sa vie. Nous avons retrouvé un carnet qu'il avait rempli, évoquant ses souffrances pendant la guerre (déporté par le travail, avant de s’en échapper).
Il avait couché ses souvenirs douloureux sur lesquels il n'avait jamais réussi à communiquer. »
Entrée remarquée de Patrick, dans l'antre de l'Interclasse en 7 et Interclasse générale :
« Les conscrits ont et tiennent encore une large place dans ma vie quotidienne. Je fus président de l'interclasse en 7 en 1995 (jusqu’en 2011), j'avais 38 ans et fus incorporé aux réunions de l'Interclasse Générale à l'époque d'Hubert Boulaud qui voulait laisser sa place de président, celle qui était alors « Amicale Boule Interclasse » fondée en 1947.
A cette période, le monde de l'Interclasse vivait en autarcie et le CA se composait de copains du copain ! Je peux dire que je fus à l'origine de l’élection du président de l’Interclasse Générale par les présidents de toutes les classes, et du statut de membre de droit des présidents de Comité d’Interclasse. Des copains comme Claude Sonnery entre autres m’avaient soutenu dans cette démarche.
Nous sommes depuis, 26 membres au CA de l'Interclasse, un président élu tous les trois ans, 15 membres élus renouvelables par tiers chaque année, sachant que chaque nouveau candidat a deux minutes pour se présenter, car on se doit de connaître celui que l'on va élire !
Et également les 10 présidents de chaque Interclasse de 0 à 9, membres de droit.
J'ai pu également organiser les deux fêtes de conscrits de 1997 et de 2007.
A ce jour, je fais partie du bureau de la 77 et du comité Interclasse en 7, ce qui me correspond parfaitement. ! Egalement désigné « Conseil Scientifique de la Maison des Mémoires en Beaujolais » (comme représentant de l’Interclasse Générale) qui abrite le Musée des Conscrits ! »
Toujours le sourire aux lèvres, ne se prenant pas la tête mais perfectionniste, Patrick aime créer, se dépenser pour ce qu'il aime, et a en cela de nombreux copains admiratifs.
Tandis que nous évoquons Tonin Roland, il revint une anecdote à la mémoire de Patrick ! Sa maman Hélène était une amie de Jeanine Roland épouse d'Antonin. Quand Jeanine fut contrainte d'entrer à Pierre de Beaujeu, Antonin passait tous ses après-midis à ses côtés. Au moment du Tour de France, Jeanine avait contacté Patrick pour lui demander de venir installer un téléviseur dans sa chambre pour que son époux puisse suivre le Tour !
Pressenti par son président de l'Interclasse générale, Guillaume Ducray qui a fait de lui son président adjoint, Patrick Combier a été associé à Benoit Froment de La Plume Caladoise pour la réalisation de l’ouvrage paru fin 2023 « Tu sais que tu connais les conscrits quand.. ». Chaque réunion a été menée de main de maître, avec l'aide de conscrits !
J'ai été enchantée de faire partie de cette dernière aventure humaine et ai pu profiter de ces rencontres enrichissantes, dans cet univers bien masculin et dont l'accueil fut empreint de gentillesse et d'attention. J'en garderai un souvenir ému, qui restera à la postérité par le biais de la «photo» prise à la mairie de Villefranche, qui en dérouta plus d'un, figurant au dos de l'ouvrage ! Des femmes au milieu des conscrits, en tenue pingouin, ouille ouille ouille ! Mais non messieurs, c'était un clin d'oeil à l'amitié et à la fraternité de ce monde conscrit qui pense aussi à ces dames qu'ils honorent personnellement lors de chaque décade, en leur apportant bouquet, cocarde et bises sonores, à leur domicile, faisant de chacune la reine du samedi !
photo collection Denis Papastratides
26 - Denis Papastratidès
« Papas » pour les intimes
l'incontournable de l'histoire du sport caladois.
En rencontrant Denis, afin de réaliser un portrait pour lequel il nous fallu quelques heures de discussions, il m'a été fort agréable d'en apprendre davantage sur cet homme toujours élégant, exellent orateur et passionné. Si le sport correspond à l'identité des Papastratidès, la famille joue le premier rôle. Pour preuve, et j'espère qu'il me pardonnera de l'évoquer, sa patience et son dévouement à son épouse malade depuis des années, qu'il dorlote au quotidien.
- « De 1937 à 1946, (me confiera Denis) je fus enfant unique et les souvenirs importants me sont restés en mémoire. Notre père « vagabond » était connu à l'international, toujours capitaine des plus grands clubs de football Lyon, Paris, Douai, Amiens, avant de devenir vainqueur du championnat Suisse à Urania Genève Sport, puis à Saint-Eugène d'Alger où il gagne la première coupe d'Afrique du Nord qui lui a été remise par le roi du Maroc. Populaire, il a même dansé avec la reine de Belgique en 1927 !
Nous arrivons à Villefranche durant l'hiver particulièrement rigoureux de 1942/1943.
Connu dès son arrivée en calade, notre père nous a conté une anecdote. Alors qu'en faction sur le Pont de Beauregard où il fut réquisitionné en 1943/44, il cria « qui va là» il eut la réponse : « Ta gueule Papas », qui lui fit comprendre de se planquer ; l'immeuble « Ma campagne » siège des allemands, explosa peu après !
Pour en revenir au sport, une histoire de famille afin de suivre les traces de notre père, je suis resté de 10 à 20 ans au FCV avec les organisateurs Gaillot le dentiste, le père Tondeur, le président Ducarre, le Docteur Barraud, Roger Bouché...
A 20 ans je faisais mes études pour devenir professeur d'éducation physique à Voiron. J'ai donc signé en professionnel avec Grenoble, alors que le président Ducarre avait d'autres projets pour moi, dans d'autres clubs demandeurs ! Mais à l'époque, le foot était une simple passion et il fallait vivre et avoir un métier. Aucun de nous n'a fait fortune et même les grand joueurs dont Raymond Coppa ont du gagner leur vie autrement. Hélas en mai 1959, je fus gravement blessé à la 24ème minute (deux mois et demie dans le plâtre, cheville, genou...) lors d'un match capital à Bordeaux et un public monstre jusque sur le terrain ; les arbitres devaient faire le tour du terrain pour pousser les spectateurs. Nous devions gagner pour monter en première division ! Il n'y avait alors pas de droit à un remplaçant et l'équipe a du jouer à 10, une vraie catastrophe ! Bordeaux a gagné la montée.
Après ma guérison je dus partir 28 mois au service militaire dont une moitié de temps en Algérie. J'avais connu mon épouse Michèle au Collège Claude Bernard à Villefranche et voulais me marier. Je le pus grâce aux bonnes relations avec mes supérieurs, en 1961.
Le FCV m'a retrouvé ! Je m'étais fait un nom au plan national, et deux ans plus tard je prenais la succession de l'entraîneur Capaldini, en tant que joueur et entraîneur. Nous sommes montés en deux ans en CFA formule de l'époque, soit la division la plus élevée du football amateur. Toutefois en fin de saison 1968, nous étions en conflit avec le président Ducarre. Michel Gachon père de Robert Gachon joueur à Cuiseaux qui devint Louhans Cuiseaux, fut responsable de ma signature dans ce club dans lequel je suis resté jusqu'en 1971. Par relations amicales je suis revenu à Villefranche, de 1971 à 1974, avec les présidents Convert puis Sivignon.
Je suis sorti major de cette formation qui consistait en un stage de trois semaines avec des internationaux et de grands joueurs français, en 1969. Guy Roux fut de la partie. Cela m'a donné le droit de poursuivre la formation d' entraîneur-instructeur la saison suivante. Je pouvais alors entraîner les professionnels et j'ai aussi formé les futurs candidats.
En 1976, Cuiseaux est dans une mauvaise passe et me rappelle, j'y reste jusqu'en 1985. Des moments exceptionnels avec Louhans-Cluseaux, des résultats sportifs mais des relations humaines, autour d'un président Bernard Morey, chef d'une grande entreprise de viande et salaison, résistant torturé par la gestapo, prisonnier dans le camp de Neuengamme et qui répétait : - « Parole donnée vaut mieux que contrat signé », ce qui fut totalement vrai !
En 1987, il fallait un entraîneur au club lyonnais, pour remplacer Robert Nouzaret. Je fus le premier entraîneur de JM Aulas, et le 14e entraîneur de l'histoire de l'OL. En fin de saison on m'a remplacé par... Raymond Domenech, je ne reviendrais pas sur mes mauvais souvenirs du moment ! »
En 1989, le FCV est dans une situation très difficile, très peu de joueurs, des dettes importantes. Avec les 24 dirigeants en place, un malentendu certain s'est installé. Ces derniers croyant à une éviction, alors que j'essayais d'apporter un soutien financier en trouvant 27 chefs d'entreprises qui participeront chacun à hauteur de 10 000 francs, une mauvaise ambiance s'était installée. Pourtant ils sont restés nombreux, et je n'étais que dans le bureau, entraîneur-instructeur !
Si les relations humaines sont essentielles dans le sport en général, je n'apprécie plus l'évolution de la société qui veut que dans le foot, il y a une déontologie bien trop éloignée de celle de mon époque. Nous n'avions alors dans nos équipes que des gars « du cru » qui avaient d'autres valeurs et l'envie de faire gagner leurs clubs. Un plaisir avant d'être un métier !
J'ai aussi découvert de magnifiques paysages de France au cours de mes nombreux matchs, et gardé des amis fidèles comme Pierre Eymin le journaliste, mais encore Jean Dubuis, le Docteur Robert Barraud, Henri Cosson un des plus anciens joueurs du FCV avec moi, et Bernard Morey. Tous les ans, nous avons une journée de rencontre festive avec les anciens de Cluseaux. Président d'honneur de la classe 57, je fais mes conscrits avec joie, et reste président des anciens de Claude B depuis la création !! »
Entre 1967 et 1973, Denis est à la fois professeur d'éducation physique, et premier conseiller régional de tennis de l'Académie de Lyon. Il est le seul à avoir un niveau de tennis élevé en seconde série, classé à 3/6. Il est aussi professeur de tennis. Il sera ensuite enseignant en éducation physique de 1973 à 1987 au collège de Limas. Pour la saison 1987/1988 il est mis en disponibilité pour être à temps plein entraîneur de l'OL, puis reprend l'enseignement au collège de Saint-Georges-de-Reneins de 1989 à 1997.
Les années s'écoulent avec leur lot de douleurs, comme lors du décès brutal de son frère Eugène ! Suivra celui de son épouse dont il prit soin pendant tant d'années.
27 - Eugène Papastratidès
Le 23 octobre 2018, Eugène devait s'envoler pour la Grèce avec son épouse ! Ce même jour, une foule considérable (digne d'obsèques d'un député ou sénateur) est venue lui dire un dernier au-revoir au crématorium de Gleizé ! Les hommages ont été nombreux par les présidents associatifs mais aussi, très émouvants, par sa famille et ses proches. Ses frères Constant et notamment Denis, ont rappelé quelques souvenirs de vie en commun, de vie d'enfance ! De magnifiques souvenirs qui resteront à la postérité !
Dans des archives sur le quartier de belleroche, j'ai retrouvé des documents signés d'Eugène, en lien avec une première rénovation de 1990 ! Mais j'ai surtout connu Eugène par le biais du jumelage ! Benjamin Solly m'avait offert d'écrire un article sur le mensuel Le Nouveau sur ce journal consacré ce mois-là, au Rugby, alors que les stades n'étaient pas forcément mes lieux de résidences privilégiés ! Toutefois, interviewer les Papastratidès ou plutôt PAPAS chez nous, a été un enchantement !
« La famille, me dit Eugène, a baigné dans le sport, grâce à notre père Jean qui fut un grand joueur de football, internationalement connu entre Genève et Saint-Eugène d'Alger, avant de revenir à Villefranche comme joueur puis entraîneur. En Algérie où j'ai travaillé dix ans en coopération plus tard, j'ai retrouvé des admirateurs de mon père.
C'est mon frère Denis qui m'avait emmené un jour à l'école de rugby dans laquelle j'ai débuté dès l'âge de 8 ans, arrêtant en vétéran en 2016 ! C'est toutefois en Algérie que je fus deux fois champion. Notre père a été gardien du tennis club de Villefranche, ce qui nous a conduits tous les trois à nous tester à cette discipline, alors qu'issus du quartier populaire de la rue de Belleville, nous n'étions pas vraiment destinés à ce sport.
Notre frère Constant est le seul tennisman de la fratrie et il donne encore des cours, à 70 ans. Pour ma part, si j'ai gagné le tournoi cadet au tennis, je me suis maintenu au rugby, jonglant entre les cours à la fac de droit et les entraînements sportifs. Nous avons été deux licenciés en droit et Denis professeur d'éducation physique.
Pour en revenir au rugby, je me souviens de nos repas d'avant match à 10 h 30 pour jouer à 15 heures et avoir le temps de digérer, avec un menu identique : jambon steak purée et pas de fromage. Le nez dans mes bouquins de droit pendant la pause, je me faisais souvent chahuter, considéré comme l'intello de l'équipe. Nous avons eu la grande chance d'avoir été entraîné par Claude Sardot depuis la catégorie junior jusqu'à l'équipe première. Il nous a vraiment appris à manier le ballon et à nous dépasser. »
Pour le jumelage Villefranche-Beaujolais-Kalarach, VBK, Eugène était un incontournable, présent pour se rendre sur place, autant que dans les réunions. Eugène est régulièrement évoqué, avec beaucoup de tendresse, et l'on y conserve jalousement ses blagues et ses fou-rires car il était amuseur né.
Quand l'Ukraine et la Moldavie ont fait la Une de l'actualité, en 2022, avec la guerre Russie/Ukkraine, Muriel Blanc a de suite pensé à Eugène qui l'aurait immédiatement appelée pour prévoir des actions d'entraide !
2 - Jacky Augagneur, dont les tableaux recouvrent la ville
Mon conscrit de la classe 68, je suis de 12 jours son aînée !
Mais il est surtout devenu contre son gré, le séducteur de la famille Roux et Balandras. Le premier fut sans doute, mon fils Jean-Christophe artiste peintre qui, admiratif de ses tableaux, avait franchi le pas en se rendant à son domicile pour les évoquer et demander des conseils, ce qu'il fait encore des années plus tard.
Alors présidente de La vague des livres, j'ai pris le relais pour lui demander une affiche pour le salon 2006. Puis Jacky participa par amitié, au salon du livre Jeunesse en fête de Béligny, avec mon frère André, exposant leurs tableaux dans une ambiance sympa, entre livres, musiques et peintures.
Entre salon du Gab et autres expositions, conscrits avec la bande qui m'apporta le bouquet...avant-hier... nos rencontres sont régulières.
Dans son livre « D'eau et de couleur » publié en 2015, c'est tout naturellement que je rédigeai la biographie de Jacky, une grande fierté d'avoir été sollicitée. Ce livre retrace le parcours du peintre et permet à tout public de visualiser le nombre de tableaux réalisés.
Jacky Augagneur est né caladois dans la rue Hector Berlioz, derrière la gare, où ses parents cohabiteront avec leurs propres parents (les Achard) dans ces petites maisons hlm des Chantiers du Beaujolais. A son mariage avec Michèle en 1969, le couple résidera rue Pierre Guillermet dans la grande barre de Belleroche pendant quatre ans.
Sa maman Marcelle, papetière à l'imprimerie Lamarsalle, est sans doute à l'origine de son choix de métier puis de passion . Il découvre Daniel Chantereau et s'inspire des illustrations de ce dessinateur publicitaire et décide qu'il suivrait son exemple quand il serait grand.
S'il n'entre pas aux Beaux Arts, découragé par un enseignant, il se présente au CAP en tant que candidat libre et obtient son CAP, un premier prix de français, mais un premier prix de pratique d'imprimeur typographe !
Il fera le forcing pendant son service militaire pour être dans une caserne ayant une imprimerie.
Daniel Chantereau qu'il rencontre enfin, sera séduit par ses premières esquisses et l'encourage à poursuivre dans cette voie. C'est en 1971 qu'il présente ses premiers dessins au GAB, Groupement des Artistes du Beaujolais, sans se douter qu'il en deviendrait le président en 2023. En 1973 il reçoit un premier prix, puis en 1974 il expose pour la première fois dans une boutique, avec un premier article élogieux dans la presse.
Les salons et expositions se succéderont et en 1988, Jacky devient graphiste à son compte, à Limas où la famille résidera pendant trente ans.
Jacky sait bien que Monsieur et Madame tout le monde ne peuvent s'offrir un tableau et a trouvé le parfait compromis en exposant ses multiples toiles dans des ouvrages.
Si le premier, « D'eau et de couleurs » permet de le découvrir, il est sollicité pour les suivants, d'abord par Patrice Alloin un poète dont les textes subliment l'amour, avec une préface de Grégori Baquet, puis par Sylvie Callet une auteure de talent dans tous les registres.
Avec ses nouvelles fonctions de président du GAB, groupement des artistes du beaujolais, faisant suite à Elisabeth Grillot, nul doute que nous verrons Jacky longtemps, sur les scènes diverses de calade surtout, la terre de son cœur.
Parmi les anecdotes, Jacky offrit à la ville de Villefranche, son tableau réalisé en 2009 : Les Grognards !
En 2022 il sera présent en mairie lors de la venue de Grégori Baquet qui recevra avec lui la médaille de la ville, préfaçant l'ouvrage réalisé avec Patrice Alloin et en 2023 lors de la sortie de l'ouvrage sur Tonin Roland, cycliste emblématique de la calade, dont il a réalisé la couverture !
Et.... plus, si j'arrive à suivre une actualité impressionnante...Dernier en date, ouvrage avec MICHEL VERRIER : UN SECRET BIEN GARDE ....
6 - Jean-Louis Bellaton
Défendre son terroir sur tous les fronts
Suspendus à ses lèvres, les auditeurs écoutaient les souvenirs de ce petit-fils d’agriculteurs devenu médecin de campagne, puis maire de Saint-Georges-de-Reneins, puis conseil régional. La scène se déroule lors d'une conférence à l'Auditorium, séance de l'Académie caladoise, salle comble une nouvelle fois. Les vendanges du début des années 50 était un sujet passionnant autant que passionnel pour nombre des auditeurs qui ont fait ainsi un bond en arrière de 50 à 60 ans !
Beaucoup d’émotion pour ceux qui ont le même vécu, et sont aussi contrits que le conférencier, « de la mort des vendanges traditionnelles, de l’acharnement administratif, de l’excès de contrôles, des enfants qui ne peuvent plus gagner leur argent de poche, des retraités en nette diminution dans les vignes, des roulottes de gitans d’antan. » Même si beaucoup de citadins peuvent encore apprendre ce qu’est le travail physique de la vendange, avant de se résigner, contraint et forcé lorsqu’en septembre 2004 près de chez lui, il entendit la première machine à vendanger bruyante et polluante qui travaille nuit et jour pour deux fois moins cher, sans état d’âme. Et de rappeler encore : « Le pain et les jeux du cirque annonçant la mort de Rome » !
Pour le plaisir de tous, Jean-Louis avait laissé une part belle à ses amis, en faisant diffuser des peintures d’Allain Renoux, et, pour le plus grand bonheur de la salle, entendre Régis Sanlaville à l’accordéon, piment de soirées de fin de ces vendanges, qui n’ont plus guère cours aujourd’hui !
Dans les mémoires, il restait le banc des vendanges, le bal démontable de celui des Ouillères ou le Dancing de la Tallebarde tout comme les courses en sac les soirs de Revole ! Les amours de vendanges et les adieux déchirants !
Académicien il est aussi auteur d’ouvrages tels Les vendanges païennes, Un 14 juillet 1944 au Cherche Midi, ou encore, Le doigt de Dieu, La passe, Chronique d'un médecin de campagne, La truite sous la lune, La nuit des bougies, etc... aux Editions du Poutan.
Nombre de ses textes sont publiées dans des revues, ou pas encore publiées, et ses toiles ne font pas toujours l’objet d’expositions, par manque de temps, pris par l'écriture d'un nième ouvrage.
Qui mieux que Jean-Louis Bellaton petit-fils de paysans, aura autant aimé sa commune pour laquelle il se sera battu toute sa vie pour préserver la beauté de sa campagne, les berges de la Saône, la nature toute entière, les traditions, le vin du beaujolais, que dis-je, du terroir !
Mon bloc et mon stylo furent autant effarés qu'ébahis, lorsque je dus rédiger ma première page en tant que correspondante de presse du Progrès, sur sa commune, et qu'il m'emmena en bord de Saône pour que je comprenne ses descriptions et ses inquiétudes ! C'était en 1990, mon premier article de presse !
Médecin de campagne, sans autre ambition que de n’être que le médecin de Sa commune ! Maire et conseiller régional dans le but de défendre LA TERRE, encore et toujours, JLB n’a eu de cesse, dans le même temps, que d’écrire sa passion, de fouiller dans le passé de la commune afin de trouver les origines de chaque pierre ou sentier !
Au bout de ses pinceaux, il croque les fleurs, la nature, les paysages…qu'il expose parfois, peu souvent !
JLB a toujours subjugué son auditoire, par ses multiples talents, mais surtout par sa passion, son incroyable modestie, sa volonté féroce parfois, de faire connaître les secrets de son terroir et de défendre l’environnement !
Reneimois pur sang, JLB n’en n’a pas fini de nous éblouir et de nous émouvoir avec ses écrits sans cesse plus attachants. Vous vous imprégnerez de cette tranche de vie d’étudiant, au centre de la ville des lumières du 8 décembre, et finirez la larme à l’œil ! Vous ressentirez la nostalgie de sa vie campagnarde si, tout comme moi, vous avez eu des grands-parents issus de la terre qu’ils vous ont appris à aimer à la folie !
Il est aussi à l’origine d’une association environnementale qui œuvre depuis vingt ans sur sa commune, et ses nombreuses démarches se sont soldées par une grande victoire, celle du classement de la partie Val de Saône Genouilleux – Saint-Georges-de-Reneins, le 1er mars 2005.
Autant d’ingrédients qui font que l’Académie de Villefranche et du Beaujolais a sollicité Jean-Louis Bellaton à plusieurs reprises dont à nouveau samedi 9 avril 2011, pour le thème : « La Saône, sanctuaire écologique et paysager.» Jean-Louis Bellaton n’a pas mâché ses mots en annonçant « l’assassinat programmé d’une rivière, la Saône », agressée par les hommes avec les pollutions chimiques, les dragages intempestifs qui emportent les roseaux protecteurs en même temps que les trésors historiques...
La génération des années soixante pouvait encore se baigner en Saône sans risque, et un lien social important a été enlevé aux riverains : la magie des pique-niques et des baignades, et les guinguettes...
22 - Jean-Jacques Magueritat : Tout pour la musique !
Comme l’annonçait alors le député-maire de Villefranche Bernard Perrut en dressant un portrait élogieux de Jean-Jacques Margueritat, la médaille de Chevalier des Arts et des lettres est un fait rarissime qui méritait largement d’être souligné ce jeudi 15 décembre 2011, salle des Echevins.
Jean-Jacques Margueritat fait corps avec la musique depuis son jeune âge, séduit par les grands classiques tout autant qu’ému par La quête de Jacques Brel, qui l’ont conforté dans ses choix.
Ses amis choristes s’étaient déplacés en nombre, tels la chorale d’Arnas que l’assistance a pu entendre à plusieurs reprises au long de la soirée.
« -Celui qui est honoré ce soir est né à Paris en 1941, déclamera Bernard Perrut, et fut rapidement ténor dans un groupe masculin de chanson harmonisé, mais également dans une chorale religieuse, avant de diriger son premier concert chorale à 20 ans, créant même un groupe vocal durant son service militaire en Algérie. Enseignant, il fut vite remarqué pour ses compétences à lancer des chorales scolaires, avant d’être enrôlé dans le Mouvement « A Cœur Joie » qu’il n’a jamais quitté, passant de dirigeant à l’enregistrement de disques, pour entrer dans l’éducation nationale à la formation musicale des instituteurs de la Marne. C’est à Châlon en Champagne qu’il rencontre son épouse Chantal dévorée par la même passion pour la musique, et associée d’emblée à ses activités et à ses choix, dans son parcours quotidien. »
Après une vie professionnelle liée à la musique, les Margueritat arrrivent à Arnas en 1994, et font découvrir leur savoir aux habitants qui suivent leurs maîtres, dans des activités démultipliées par le biais de chorales, de chœurs, d’apprentissage de la voix ou de la musique.
Dans le même temps Jean-Jacques Margueritat forme les chefs de chœurs de demain. Rédacteur en chef d’une revue musicale, en lien avec France Musique, élu au conseil d’administration de « A Cœur Joie France », Jean-Jacques Margueritat permet à ses choristes de sillonner les routes, d’Allemagne en Roumanie.
Acceptant cette haute distinction à laquelle il associe tous ceux qui l’ont suivi depuis ses débuts, tant l’orchestre symphonique de Lyon que ses amis de Champagne Ardennes, des Ans chanteurs à Acitel, le nouveau médaillé se félicite de la présence de son épouse à ses côtés. « Le lien entre la musique et la poésie est indiscutable, tel le poème d’Aragon mis en relief par Ferrat » ; ou encore : « Il faut que nous soyons humbles au moment de nous approprier de telles beautés musicales ; l’art est un cri vers le spirituel »… un discours subjuguant l’ auditoire impressionné par le talent de l’Homme.
Lorsqu'il proposa un cours de découverte du Negro spiritual, sur quelques mois, dans ses « matins chantants », je m'étais enrôlée avec bonheur, alors que j'avais de sérieux doutes sur mes possibilités vocales ! Un enchantement !
C'est en faisant notre marché que nous discutons à bâtons rompus, chacun de nous suivant le parcours de l'autre ! Je suis toujours aussi impressionnée ! Le couple poursuit sa route , avec et encore de nouvelles idées, projet de CD, etc...!
12 - Yvonne Dury-Jacques ou les secrets de la rue de la quarantaine
Le 14 rue de la quarantaine, reste un lieu symbolique pour Yvonne Jacques née Dury en 1940 , qui a vécu dans une famille de 15 enfants, jusqu’à ses 24 ans.
-« Notre maison de ville aujourd’hui démolie, un ancien bistrot, faisait angle avec la rue de la quarantaine et l’impasse de la quarantaine. Au rez-de-chaussée, nous avions deux chambres, une petite cuisine, une salle à manger seule grande pièce de la maison. Une porte donnait sur un couloir conduisant aux deux chambres de l’étage, aux logements des trois autres locataires, et un seul wc au bout du couloir était utilisé par tous ! Dans une petite chambre pour 4 filles qui dormions enfants, dans le même lit, il y avait une trappe que l’on soulevait pour aller chercher le charbon. Nous devions déplacer le lit pour y accéder. L’école maternelle proche était rue de l’Arc puis nous je suis allée à l’école du Nord pendant 4 ans, place Claude Bernard et enfin à l’école du sud jusqu’au certificat d’études, l’école du Nord étant devenue trop petite.
En face de chez nous c’était l’entrée de l’usine Mulsant située entre la rue de la quarantaine et la rue Ampère, où mon père était chauffeur de chaudière, ce qui lui occasionna plus tard de sérieux problèmes pulmonaires. De l’autre côté de l’impasse, l’entreprise Marduel fabriquait des bobines de fils à coudre de toutes tailles, sur une superficie qui parait encore aussi immense et bien délabrée.
Juste après nous, en direction du centre ville il y avait un magasin de fruits en gros qui approvisionnait les marchés. puis suivait le hangar de l’entreprise Sève et ses camions électriques qui travaillaient pour la ville. Les deux cafés de la rue, dont celui du père Richetta existent encore aux mêmes endroits. Une petite passerelle longeait l’entreprise Mulsant et conduisait à des appartements. Nous avions facilement accès aux abords du Morgon, par diverses petites ruelles de la rue de la quarantaine à la rue des Fayettes et nous connaissions les moindres recoins du quartier.
Avant l’usine Mulsant, il y avait un immeuble habité en majorité par des polonais et je suis restée amie avec plusieurs d’entre eux, quelques espagnols aussi. Mais à cette époque le travail ne manquait pas, à notre porte. Je suis restée moi-même plusieurs années chez Dubure et Deverchère rue des Fayettes et je vois avec nostalgie les initiales DD au-dessus de la porte cochère.
A l’autre bout de la rue en allant sur Fontgraine il y avait le pré du père Jugnet et ses vaches, mais tout autour du quartier, les prés sont restés longtemps tels quels. Dans notre impasse toujours aussi longue, mon père avait un atelier accolé à la maison de la mère Fouilland qui acheta par la suite le bar de la rue de la République. Ici elle élevait des chèvres et nous leur ramassions du sureau avec mes frères, en échange de gâteaux.
Plusieurs appartements terminaient l’impasse, autour d’une placette et d’un petit lavoir.
Pourtant si nous trouvions des petits boulots d’enfant, notre meilleure récompense était une belle tranche de bon pain frais, même si nous n'avons jamais souffert de la faim. »
Largement impliquée toutes ces années dans le tissu associatif dont le Sahu, Yvonne, mère et grand-mère, dépanne depuis toujours ceux qui frappent à sa porte. Elle était appréciée de ses collègues des usines de confection, dont de longues années chez Dubouis toute de Tarare à Gleizé, où elle est restée jusqu'en 2020 avant de partir pour Belleville près de ses enfants, pour sa générosité, son humour, et son talent d’amuseuse. L’habitude se s’entraider dans une famille très unie laisse forcément des traces, mais son talent de comique, Dieu sait où elle l'a pris !
Sévissant toutes les deux dans le Beaujolais pendant quelques années, c'est là que nous y avions fait connaissance, avec nos jeunes enfants, oscillant entre fêtes à la maison et camping à Marseillan-plage ! Nous continuons de rire de nos frasques passées, qui, malgré les inévitables soucis, nous permettaient de garder la pêche ! Nous avons rejoint la région caladoise, après avoir quitté le beaujolais, pour nous retrouver dans les structures associatives et autres fiestas. Hélas Yvonne ne peut plus monter mes marches, ce qui me désole.
34 - Philippe Terrier
Philippe Terrier président du Football Club Villefranche Beaujolais, depuis 2010, ancien industriel, sponsor du FCVB, est le fils de Paul Terrier qui fut lui-même vice-président du club dans les années 80. Dans le sport aussi on se passe le flambeau, suivant les traces familiales dans lesquelles on vous vaccine avec la même drogue !
Une grande aventure qui se précise, alors que le FCVB est en CFA depuis 2008, lorsque Philippe en devenant président du FCVB, succédera à Christian Duverne qui avait succédé lui-même à Jean Gachon 2 ans auparavant.
Contraint de ne pas jouer au football, suite à un accident, Philippe est toutefois amoureux du football et suit son père pendant plusieurs années.
Des souvenirs à conserver religieusement comme, lors de la Coupe du Monde 98, Hachemi Chermitti entraîneur des jeunes en 2017, accompagna avec le club, les joueurs des équipes de France et du Brésil venus s'entraîner sur le stade caladois !
Un précédent émotionnel toutefois puisqu'en 2010 le FCVB avait reçu en 16° de finale de Coupe de France, l'ASSE (association sportive de Saint-Etienne) et ne dû s'incliner qu'aux tirs aux buts....
Puis surtout on n'en finit plus de s'extasier en fêtant en 2017, les 90 ans du club qui n'embauche pas moins d'une vingtaine de salariés et gère près de 600 licenciés !
Né caladois le 26 juin 1965, Philippe est un ancien habitant de belleroche mais aussi élève du collège de Limas et du Lycée Louis Armand avant d'intégrer un Lycée de Grenoble pour obtenir son BTS de technico-commercial.
«-Je suis né rue de Tarare au bas de belleroche dans les HLM où j'ai vécu quelques années avec mes parents. Je suis resté longtemps le « Phiphi des HLM », comme m'appellent encore quelques «anciens» et j'aurai toujours belleroche collé au cœur. »
Son père crée son entreprise de Tôlerie-chaudronnerie à Limas puis en zône industrielle d'Arnas et ne souhaitait pas plus de 49 salariés, lorsque Philippe la rachète en 1994, à 29 ans . Quinze ans plus tard, Philippe se retrouve avec 900 salariés et le Groupe Arcelor Mittal en devient propriétaire.
Il opte pour la création d'une société « Capital risque » pour aider les jeunes entrepreneurs à se lancer en proposant conseils et financement, et a depuis, ses bureaux chez Scribes.
En parallèle, le CSV prend une place importante dans la vie de Philippe et, en 2023 le club compte 696 licenciés dont 450 jeunes de moins de 20 ans puisque les équipes vont de U 6 à U 20. L'école, par ailleurs labellisée par la FFF en 2007, a une section féminine en 2014 et une section senior féminine.
Avec le FCVB, de merveilleux souvenirs jalonnent le parcours : En 2019, le match contre le PSG restera dans les annales, et les 23 000 caladois qui se sont déplacés au stade de l'OL Groupama Stadium, font chaud au cœur mais surtout, il a fallu que le PSG attende la 102° minute avant de marquer le premier but !
Les barrages pour la montée en Ligue 2 ont à nouveau permis de faire rêver la calade, à défaut d'avoir gagné !
Mais le président n'a pas dit son dernier mot !
36 - Ben Younesse Zaoigi
Une figure du quartier de belleroche
Né au Maroc en 1966, Ben Younesse est arrivé en France à l'adolescence et a donc bénéficié d'une scolarité courte, mais a retenu l'accent caladois !
Par sa propre volonté, il a acquis des bases de « touche à tout », capable au fil des années, d'encadrer en suivant des formations, des équipes capables de réaliser ces petits travaux que les entreprises délaissent ! Et pas des moindres, puisqu'en 2008, l'agglomération caladoise lui confie la lourde tâche de s'occuper des jeunes des quartiers de la ville, pour du bricolages ou des travaux de peinture.
Ainsi en décembre 2020, la « Brigade des Vacataires » entame sa douzième année !
Fin 2020, deux chantiers sont en cours, le premier pour des travaux de peinture à la Maison de quartier de Troussier, ainsi qu'aux Grands Moulins à Gleizé, après la BCD de Belleroche, les salles de l'agglomération de belleroche, les salles de classe, la réfection d'appartement, mais les chantiers n'ont pas manqué y compris en beaujolais !
La Brigade est souvent la dernière porte de secours pour trouver un emploi, les artisans potentiels peuvent ainsi vérifier le travail réalisé sur les chantiers, ce qui peut donner lieu à des embauches directes ! Par contre, la période d'activité pour chacun d'entre eux est relativement réduite entre 3 semaines et deux mois, parfois un peu court, mais il s'agit d'un accord avec la Mission locale, système administratif souvent très lourd !
Les jeunes sont tenus de s'y inscrire, dès lors qu'ils sont un peu perdus dans l'attente d'une formation qualifiante ou d'une embauche qui tarde à venir.
Ben Younesse est capable d'évaluer un devis, de donner la durée d'un chantier, de juger de la faisabilité pour la transformation d'un local ou d'un lieu, tout en gérant les jeunes qui l'appellent Tonton, avec respect et admiration ! Une capacité de commandement exigée avec ceux qui, bien souvent, ont perdu le sens des vraies valeurs, et être en mesure de leur inculquer !
Il y a 30 ans, alors qu'il était joueur dans l'équipe de football de belleroche, Ben Younesse en est devenu le président et ne passe pas un jour sans s'arrêter pour regarder les entraînements ou les matchs.
Les jeunes pris en charge (plus de 150 chaque année sur près de 200 licenciés), apprennent ce qu'est la rigueur, le respect des horaires, la discipline et le travail bien fait, valeurs qui sont exigées.
Deux petits clubs de foots dans les quartiers de Villefranche, sont indispensables pour occuper ces jeunes de manière à leur éviter de traîner dans les rues et à aider au lien social qui manque terriblement. Ils complètent le FCV grand club qui recrute les meilleurs et les met ainsi en valeur !
1 - Saddek Ameur : de la rue des Fayettes au marché couvert
Saddek était arrivé du bled avec en poche son sourire, sa joie de vivre, mais de vivre ensemble, et fit le bonheur de la rue des Fayettes à Villefranche !
Le 2 octobre 2016, tous ses amis de la ville et du marché couvert où il avait sa case, apprenaient avec stupeur l'annonce de sa mort brutale.
Ce personnage hors du commun a fait son entrée en beaujolais fin des années soixante et plus précisemment en calade. Il ouvrira la première boucherie hallal de la région ! Et très vite, on se déplaça de tous côtés pour acheter ses célèbres merguez qui figurèrent très vite dans les menus de tous les barbecues, et pas seulement !
On ne pouvait que s'attacher à cet homme jovial, souriant et tonitruant, qui mine de rien apportait aussi sa culture de l'autre côté de « la bleue », sans l'imposer jamais ! Ses mots clés : famille – enfants – éducation – respect !
Le tout conditionné avec l'éducation religieuse pour les siens, qu'il ne se sentait pas contraint d'afficher par signes distinctifs sur le corps, mais sur l'âme !
Saddek avait un profond respect pour les croyants des religions monothéistes sans distinction, pour les femmes, les mères notamment, celles qui inculquaient aux enfants les vraies valeurs !
Rien ne le chagrinait autant que ce monde devenu fou, avec cette progéniture traînant les rues, préférant la prison à l'école, la radicalisation aussi et cette ampleur grandissante qui ne correspondait pas du tout avec l'enseignement apporté par les aînés ! Il était lui, fier de ses enfants bien élevés !
En 2013, il me disait déjà qu'il ne pouvait pas profiter de la retraite, il ne savait pas faire ! « Je dois travailler, je n'imagine pas la vie autrement ! Je suis au marché depuis 30 ans, je fais partie des murs, un des plus anciens avec les Vauraz et les Bataille, et je suis fier d'avoir des clients de toutes origines ou confessions ! »
Nous nous étions connus il y a plusieurs années, alors qu'il venait livrer un restauranteur ! Nous devions être une petite bande, mais rapidement le restaurant s'était rempli : « Tinquiètes Marie ! Chez nous, c'est comme ça ! Si on entend qu'il y a une fête, on rapplique tous ! »
Ses enfants travaillaient avec lui, car il leur avait inculque le sens des valeurs dont celles du travail ! Je cherchais un jour une recette réalisée pendant la période du Ramadan, pour le quotidien local ! Il m'avait remis un document rappelant les principes de ce mois de Ramadan, m'évoquant cette Nuit du Destin au cours de laquelle on choisissait un menu encore plus élaboré avec la meilleure viande ! Connaissant ma curiosité, il tenait à m'expliquer : « c'est en se parlant qu'on se comprend » !
Lorsque nous nous rencontrions, il avait toujours quelques mots sur nos amis communs, sur nos enfants, sur ce qui se passait autour de nous, dans le monde, dans un quartier, sur la jeunesse, l'impact des religions !
Saddek avait des soucis de santé mais ne se plaignait jamais et ne voulait surtout pas que l'on en parle ! Il était un homme discret et je ne fais qu'effleurer ce qui est racontable ! Hospitalisé un jour au CHU, il eut un souci qu'il ne voulait évoquer qu'avec moi ! J'avais donc fait appel, pour le rassurer, à un médecin retraité représentant des usagers, et n'en n'ai jamais parlé à qui que ce soit bien entendu !
Saddek s'est éteint très vite d'une crise cardiaque semblerait-il, près de Biskra en Algérie, alors qu'il allait voir sa maman malade !
La rue des Fayettes retentit encore de son rire ! Il s'asseyait les dernières années, sur le banc de la petite place, en face la boutique ! Je ne suis pas la seule à sentir sa présence en passant devant la placette ! Il aurait pu avoir le Prix Nobel de la Paix en calade, s'il eût existé !
35 - Daniel Tremblay entre culture et monde du handicap
Daniel Tremblay, né en 1935 à Arnas, bien connu des caladois en tant qu'ancien élu, et appartenant au tissu associatif notamment en direction du monde combattant, des personnes âgées et des handicapés des Anysetiers.... est académicien depuis de nombreuses années. Associé, puis titulaire, membre du bureau, vice-président et trésorier, Daniel a rempli toutes les fonctions à l'Académie, lorsqu'il succédera pour un temps à Louis de Longevialle puis Gérard Bacot.
« Je suis avant tout un homme d’économie et j’ai découvert un aspect culturel d’un autre type dans cette Académie. Le bureau est constitué de bénévoles actifs, très à l’écoute et respectueux de la culture locale, et nos conférences mensuelles à l’Auditorium attirent de nombreux spectateurs.
J’ai donné des conférences sur Louis XVII et ses mystères, Un appelé du Beaujolais à la guerre d’Algérie suite à la publication en 2008 de mon livre « Une jeunesse à la guerre d’Algérie », puis sur Joseph Caillaud inventeur de l’impôt sur le revenu.
Nous organisons également des séances privées une fois par mois, autour d’une petite trentaine de personnes, et j’ai argumenté dernièrement sur Le mystère de la vie. J’irai donc dans le sens de mes prédécesseurs, endevenant président. »
En 2016, Daniel publiait aux Editions du Poutan « Le bagnard devenu Baron, l'énigme de la tombe de Louis XVII à Gleizé ».
Nous avons du nous connaître par le biais de son activité de président de la résidence Dubure et j'ai retrouvé des articles de 2007 et 2008, une des périodes chargée de ses activités. En lisant son livre « Une jeunesse à la guerre d'Algérie » dans lequel il évoque l'armée, sa rigueur, l'éloignement, la peur mais aussi la beauté de ce pays « le plus beau des pays du maghreb » autour de Pierre, Jacques, Mohamed, je réalise ce besoin de Daniel de vouloir faire comprendre qu'on les avait envoyé, non pas faire la guerre, mais préserver la paix en Algérie. A cette date de 1954, l'Algérie était la France et 400 000 algériens travaillaient en métropole !
Après que sa fille soit devenue lourdement handicapée après sa naissance, le couple Tremblay s'est totalement investi pour le suivi et la création de structures adaptées et de leurs moyens de subsistances. En 1991, l'association « Les ailes de la liberté » qu'il préside, créée avec un groupe d'amis, fera fabriquer des petites maisons des oiseaux pour les abriter l'hiver. Douze CAT , centre d'aide par le travail, ont obtenu des emplois pour la fabrication de ces maisons, procurant un apport financier important dans cette structure qui a pu perdurer cinq ans, grâce aux nombreux bénévoles.
22 000 maisons ont été vendues permettant l'achat d'un véhicule ainsi que des baby-foot sur Villefranche. Toutefois les revenus imposables n'ont pas permis de poursuivre dans cette voie.
Mais l'association qui prendra par la suite le nom de Fondation Richard Lafont les ailes de la liberté, toujours présidée par Daniel, permet la construction du Foyer, dans lequel une soixantaine de bénévoles s'activent pour venir en aide aux personnes handicapées mentales reconnues par la Cotorep. Le Foyer est géré depuis 2002 par l'AGIVR (association de gestion des instituts de Villefranche et sa région au service du handicap mental). Les bénévoles rendent multiples services, pour accompagner, envoyer les bénéficiaires en vacances avec un soutien financier souvent et aident aux démarches nombreuses, avec un suivi toute l'année. Ils s'impliqueront avec d'autres associations comme « Les soleils de la solidarité» de Monsols présidée par Jean-Paul Gentelet.
Toutefois un sujet n'a jamais été évoqué entre nous, et pour cause, je n'avais pas l'info, Daniel Tremblay et Jean Pomeret rachetèrent le Patriote Beaujolais, alors en fâcheuse posture financière, le 7 septembre 1976, et le journal bascula à droite !
Interviewé lors des 60 ans du Patriote Beaujolais, Daniel dira, je cite : « C'est Jean Pomeret qui m'avait sollicité et j'avais la volonté de dépoussiérer. » Il sera gérant pendant 18 mois, et bénévole, aidé d'une secrétaire, touchant à tout, de l'écriture au balayage des locaux et de plus trouvera 500 nouveaux abonnés dans l'année ! Avant de rajouter : « Je voulais redresser ce petit journal et cette période a été déterminante pour moi, j'ai découvert la vie publique ».
Quelques mois plus tard, Le Patriote Beaujolais fut racheté par la chambre de commerce et Robert Lafoy devint le premier journaliste salarié, avant de devenir rédacteur en chef ! J'ignore ce qu'est devenu Robert qui fut mon voisin et que j'avais retrouvé à la mairie de Villefranche !
En 2024, après quelques ennuis de santé, Daniel s'intéresse toujours à l'actualité locale et nationale mais s'est retiré dans bien des domaines, pour se reposer, toujours entouré de sa fille.
24 - Frédéric Miguet
Né à Villefranche le 14 avril 1963, Frédéric est le fils de Pierre Miguet, grossiste en fruits et légumes à Villefranche, président de la classe « 51 ». Souvenir émouvant pour Frédéric, lorsque Pierre fut comédien à la Gaîté en jouant notamment dans « Les vivants » une pièce d'Henri Troyat, lors de l'inauguration du théâtre de Villefranche.
Frédéric a fréquenté les écoles de la République, ce dont il est fier : le collège Jean Moulin et le Lycée Claude Bernard en calade, avant d'intégrer l'Ecole vétérinaire de Lyon.
C'est à Fleurie en 1990, que se présente l'opportunité pour Frédéric d'ouvrir une clinique vétérinaire avec son épouse qui a suivi les mêmes études. Une seconde clinique verra le jour peu après à Crèches-sur-Saône, en 1992. A ce jour, ils sont quatre vétérinaires et deux assistantes sur les deux sites.
Entré au conseil municipal de Fleurie en 1995, où il est adopté, il devient maire rapidement, et en 2023 il en est à son quatrième mandat.
Pour garder un esprit sain dans un corps sain, il portera le maillot du club du CSV de 12 à 16 ans, sous l'égide du président Roger Chatelard. Il restera un supporter inconditionnel de ce sport.
Sa succession en tant que président en 2015, à la suite de Jean-Louis Alloin est presque une évidence. Affilié à la marque « Très beaujolais » en cette même année 2015, le club confirme son appartenance au terroir et le président souhaite que le club grandisse et s'épanouisse.
En 2023, le CSV comprend 580 licenciés, dirigeants inclus et n'a pas moins de 250 partenaires. Le budget annuel pèse un million d'euros.
L'Ecole de rugby est labellisée 3 étoiles, soit la plus haute distinction de la FFR et il n'y en avait que trois en France, à la naissance de cette école qui réussit à conserver ses étoiles. De même la formation à même le club, permet de préserver ses valeurs : transmission et éducation, fidélité, sens du partage, goût de l'effort. l'Equipe Une évolue avec un maximum de joueurs issus de cette formation.
S'additionnent à cela le maintien d'une équipe de vétérans de moins de 60 ans, la section sport sauté pour les plus de 60 ans, avec marche tous les jeudis, assouplissement et « jeu à toucher » !
Frédéric se plait à évoquer son plus beau souvenir : avoir gagné en équipe junior en quart de finale de championnat de France contre le LOU sur le terrain d'honneur de Gerland
Il est aussi bien agréable pour le club de profiter d'un emplacement digne de ce nom, réalisé par l'agglomération en 2007, le plus beau stade de la région. Grâce à ses quatre terrains, la Ligue choisit très souvent Arnas-Villefranche, pour les tournois.
Une nouvelle fonction qui n'était pas programmée de longue date, le choix des compagnons du Beaujolais de le nommer président, en 2021 !
Travailleur acharné, curieux de tout et totalement investi dans ce qui le passionne, Frédéric a pris à bras le corps cette institution beaujolaise devenue internationale par le biais des « devoirs », soit trente en France et dans plusieurs grandes villes du monde.
Un chapeau, à défaut de nouvelle casquette !
Le bilan est rapidement positif avec la location du cuvage de Lacenas qui s'est développée. Trois femmes sont devenues Maîtres Compagnons grâce à cette volonté de féminiser la confrérie. Une newsletter qui permet un lien précieux entre tous les compagnons, y compris sous forme d'envoi courrier pour ceux qui n'ont pas internet.
Et vous l'auriez parié, il est conscrit..aussi !
Il est à noter que son attachement à la calade subsiste par le biais des conscrits. C'est à Villefranche que Frédéric participe depuis ses vingt ans et en 2023, ce fut sa cinquième vague.
Frédéric tient à cette anecdote : les conscrits de Fleurie ont lieu le même week-end qu'à Villefranche. Les fleuriatons ne lui ont jamais tenu rigueur de son allégeance à la calade dans laquelle il défile avec fierté !
Pas facilement accessible, j'ai eu le plaisir d'interviewer Frédéric à plusieurs reprises, et il se prêta au jeu très volontiers, nous permettant de garder d'excellents contacts !
Mi-2025, Frédéric change de direction et laisse les postes de président des Compagnons du Beaujolais et du FCVB.....affaire à suivre....
25 - Géraldine Moulloud dévouée à la cause artisanale
Pendant plus de trente ans, les femmes caladoises ont été habillées par la styliste et couturière qui créa à la fin des années 1970, l'atelier « Boutique Géraldine » rue grenette.
Celle qui était née à Villefranche le 23 02 1948, décida après cinq années d'apprentissage dans la couture et le stylisme, ainsi qu'un perfectionnement en « couture floue », d'ouvrir sa propre maison et le résultat fut à la hauteur de ses espérances !
Dans cette rue Grenettte, alors animée par son amie Mimi et son époux Robert, tenant l'épicerie juste en face, avant d'ouvrir la non moins célèbre « La Cigale », bar-restaurant Perraud, siège incontournable des conscrits, la vie n'était pas triste avec ces travailleurs acharnés, ne comptant pas leurs heures, mais dans la joie !
Ils savaient alors allier les plaisirs de la vie. Les clients ou simples passants s'arrêtaient volontiers pour discuter devant l'une des deux boutiques, ou les deux. Géraldine cousant sur le trottoir, ou bien participant à la préparation d'un barbecue, admirée par le voisin du dessus qui passait des heures à sa fenêtre en slip kangourou, le tout faisant partie du folklore de la rue !
En plus du travail captivant et prenant, avoir sa mutuelle artisanale était indispensable pour bénéficier de la sécurité sociale, et s'impliquer dans l'association fut une évidence pour Géraldine.
Administrateur pendant dix neuf années, puis devenue secrétaire générale pendant quinze ans à Radiance Lyon puis à Radiance Rhône-Alpes, tout en présidant la commission sociale. Réunions et assemblées générales s'y tenaient aussi bien à Paris que dans les villes de banlieue !
En 2022, 34 ans de bons et loyaux services ont été couronnés des « noces d'ambre » par la direction, à l'issue d'un repas, de discours, de bouquet, de diplôme et d'une médaille de la reconnaissance mutualiste, sous des applaudissements nourris.
Mais être artisan c'était aussi s'impliquer dans la Jeune Chambre Economique jusqu'en 1988, puis au « comité des « 40 », limite d'âge oblige à la JCE qui ne veut toutefois par perdre ses ouailles ! En parallèle, le moindre temps de loisir est aussi consacré à une implication forte dans la ville et dans divers domaines du tissu associatif caladois, comme la CAF, caisse d'allocation familiale, la Crèche familiale de belleroche où elle fut présidente, le marathon, les conscrits, et plus récemment la Plume caladoise ou Agir avec elles.
Toutefois, elle reste présente à la moindre sollicitation comme la tenue de bureaux de vote, ou encore pour réaliser moult masques en tissu, à l'appel de la mairie en 2020, dans les associations Agir avec elles, La plume caladoise..et désolée pour les oublis !
Géraldine reste trésorière de la FENARAC 69, (anciens artisans du Rhône) la cause artisanale restant pour cette mère et grand-mère, une priorité entre deux visites à ses trois petits-enfants.
19 - Jean Gaillon, une vie de perpétuels défis
Ce gars de la « 7 » qui a souhaité finir ses jours à Villefranche, en appartement, est à la fois parisien de naissance, Reneimois élu municipal durant 30 ans et caladois de cœur !
Vous avez entendu parler de Jean Gaillon pour certains, à la Jeune Chambre Economique, au Rotary,-club, ou en tant que client de J Gaillon S.A. ou fournisseur de la même usine, ou encore en tant qu'élève de ses cours d'enseignant à la formation de « patron d'entreprise » !
Mieux encore, vous étiez à côté de lui en classe au Lycée de Mongré, lorsqu'il passa son bac à 72 ans ?
Ou bien membre du tennis-club.
Lorsqu'il écrivit pour la postérité « Ma passion entreprendre » en 2011, livre qu'il a offert à toutes ses connaissances lors d'une manifestation Salle des Echevins à Villefranche, Jean Gaillon avait souhaité le concours de quelques-uns de ses anciens employés !
Débutant dans la vie les mains dans les poches, cet orphelin adopté par un couple de personnes âgées a vécu avec ses parents adoptifs, dans un logement HLM de Saint-Georges-de-Reneins et souhaitait déjà concrétiser ses rêves !
Il revint de la guerre d'Algérie, obligation du service militaire d'alors, sans avoir assisté ou participé à des drames sur place, puisqu'il fut instructeur ! Le racisme et le mépris n'ont toutefois jamais eu court dans son existence !
Mais connaissez-vous l'homme ? Discret car il n'a plus rien à prouver, nanti parce qu'il a connu les Trente glorieuses et que la matière plastique lui fut salutaire au point qu'il devint leader international !
Alors oui, il fut passionné, en partant de sa machine à coudre dans un garage de l'immeuble, avant d'acheter un premier petit local qui s'agrandit très vite pour finir par l'usine J Gaillon S.A. Et ses quatre filiales au plan national !
Bien que devenu père, ses employés devinrent également sa famille, au point qu'il devint un patron tellement paternaliste que c'en était presque agaçant, tant il connaissait chacun d'entre eux ! Trop bien !
Lorsqu'un couple faisait carrière chez lui, il était presque assuré de devenir propriétaire de sa maison, grâce à une participation aux bénéfices qu'il put accorder en se battant avec une administration enfermée dans son carcan, qui ne comprenait pas cette ovnie de patron voulant assurer le confort à son personnel !
Des avantages qui se conjuguaient avec d'autres, puisque ceux qui étaient dans l'embarras ou avaient un projet, pouvaient également faire un emprunt à taux zéro, à prélever sur le salaire !
Pourtant, il fallut aussi combattre ses propres démons, à lui le patron, lorsqu'il fit barrage pour qu'il n'y ait aucun syndicat dans l'usine, chacun étant libre de se syndiquer...au diable Vauvert ! Un comité d'entreprise campa sur ses positions quand il y eut des heurts ! La vie avec celui que nous baptisons encore « JG », était quasiment une vie de couple patron-employé, et les brisbilles qui allaient avec !
Le travail était sacré et il fallait bosser dur ! Toutefois, les tâches terminées, le boss devenait un gamin en manque de fêtes d'adolescent et devint le premier fêtard au sein de l'usine !
Conscrits, médailles du travail, sortie d'été en bus, arbre de Noël qui se terminait au restaurant, tous les prétextes étaient bons pour festoyer ! Par contre, s'il fallait donner un coup de collier en heures supplémentaires le samedi, personne ne rechignait !
Sa carrière professionnelle, vous l'aurez compris, se retrouve détaillée dans son livre ! Mais au-delà de cela, il reste l'homme que vous méconnaissez !
Lorsqu'il y a quelques années une bande d' anciens de l'usine : « Le club des cinq », décida de se retrouver une fois l'an avec tous ceux qui voudraient bien les rejoindre, Jean Gaillon fut aux anges, même s'il était resté en lien avec une partie d'entre eux ! Mais il faillit pleurer lorsqu'ils lui chantèrent un « Merci patron » à leur mouture, au cours du repas !
Pour ses 80 ans, le repas de l'année eu lieu à Lyon, sur un bateau affrêté seulement pour lui.
En arrivant à Villefranche, le premier souci de Jean Gaillon fut de rencontrer les structures d'entraide : Restos du cœur et les autres ! Régulièrement, une liste de bénéficiaires reçoit dans la plus grande discrétion, des subsides de sa part ! Si un ancien employé est dans le besoin, il suffit de l'appeler, il prend sa voiture et se précipite pour savoir ce qu'il peut faire pour aider !
Réaliser le rêve de deux handicapés qui n'étaient jamais allés au restaurant, en leur offrant un repas dans un bon établissement ? Ca, c'est Jean Gaillon ! Ne pas oublier ses origines modestes, ce statut de fils unique, adopté, qui laisse des marques à vie, font que pour cet homme, une famille ne doit jamais être en péril !
Ou bien encore demander aux invités de faire un don à une association caritative locale le jour de son anniversaire (3 000 euros) , car il n'a pas besoin de cadeau, c'est aussi Jean Gaillon !
28 - Michèle Perraud dite Mimi
C’est avec beaucoup de tendresse que Mimi se souvient de son parcours de commerçante à Villefranche. Née à Lyon en 1943, Mimi arrive à Villefranche avec ses parents en 1955.
« Si aujourd’hui je profite de mes trois enfants, 6 petits-enfants et 7 arrière petits-enfants, j’ai vécu des années de dur labeur, mais d’intense bonheur avec mon époux Robert.
Nous avons pris l’épicerie de la rue grenette le 31 mars 1966. Robert étant un comique, nous avons voulu éviter de débuter le 1er avril, afin que nos amis ne croient pas à une blague.
Pour la naissance de ma fille en 1970, j’étais seule à la boutique ce vendredi. Une amie est arrivée et m’a conduite à l’hôpital me trouvant mauvaise mine : il était temps car j’ai accouché sur le champ! J’ai eu mes trois enfants tout en tenant le commerce, car on ne regardait ni les heures ni la fatigue, tout en laissant une large place à l’amusement, et ce, grâce à une extrême complicité.
Notre épicerie s’appelait « Le petit Maréchal » en référence au nom de l’entreprise Maréchal de Lyon qui nous avait aidée au financement. Puis, alors qu’en ville il y avait autant d’épiceries que de bars, nous ne faisions plus le poids vis-à-vis des grandes surfaces et nous avons opté pour l’achat d’ un bar en reprenant celui de « La Cigale », le 2 janvier 1985.
Pourtant les idées pour attirer la clientèle à l’épicerie ne manquaient pas. Nos journées s’étiraient de 6 h 30 à 21 heures du lundi au samedi. Mon mari affichait le prix des légumes en écrivant des fautes énormes comme haricots « arico » afin que les clients offusqués s’arrêtant devant la vitrine et finissent par entrer ! C'est alors que Robert clamait « Des haricots oui, je vous ai mets combien ? »
Tous les matins, nous faisions un casse-croûte dans l’arrière boutique avec une dizaine de convives et le facteur du quartier dont l’épouse était catastrophée du manque d’appétit de son mari pour les repas de midi ! Une cliente nous faisait des terrines, nous l’avions surnommée « mamie terrine », ou bien on nous apportait du vin !
La vie fut un peu différente avec le bar que nous avons gardé pendant dix-neuf ans, dans un esprit naturel de café-théâtre. Pour les primeurs, nous louions plus de 1 200 verres, car le bar étant plein à craquer, nous avions du mal à servir et à assurer la vaisselle, malgré l’aide de nos enfants. Nous fermions à trois heures du matin pour rouvrir trois heures plus tard.»
Si Raymond Terrier avait laissé son empreinte, celle de Robert fut la plus spectaculaire de la ville .
« Ici c'était le spectacle permanent dira Fanfan Descaillot de l'interclasse générale et conscrit de la 51! On ne savait jamais ce que Robert nous avait réservé. Tout à coup, c'était la musique militaire à fond dans le bar bondé et Robert entrait avec le casque colonial et le fusil à la main. Pour les primeurs, qui ne s'est pas assis sur le tonneau placé au milieu de la salle pour le bisutage annuel ! Un client laissait sa mobylette dans la cour pour aller prendre le train et Robert la prenait pour rouler dans le bar autour des clients ! »
Mais chacun de rajouter son propre souvenir comme le faux mariage en référence à Coluche et Le Luron ! L'épisode fut tumultueux, avec le bar entièrement décoré, un buffet grandiose, les voitures sillonnant la ville et le coupe de faux homos en costumes de mariés, qui avait bien voulu jouer le jeu, Robert portant une nouvelle fois la soutane pour faire office de curé ! Merci au maire Jean-Jacques Pignard qui donna son accord : on ne pouvait rien refuser à Robert !
Robert encore faisant Nicolas Hulot au fond de la mer en rampant derrière le bar, tandis qu'un client représentait la bouteille d'oxygène, ou encore Robert promenant « carreaux », c'est-à-dire un mouchoir à carreaux au bout d'une ficelle, une promenade récurrente jusqu'aux autres bistrots de la rue !
Si un client s'avisait de partir sans payer, s'imaginant que Robert n'avait rien vu, celui-ce se mettait à crier : « dites, vous oubliez votre monnaie ! »
Les victimes du show man se prêtait volontiers au jeu sans toujours en mesurer les conséquences comme le jour de la coupe de cheveux improvisée au patron du Restaurant La Colonne ! Et comme on ne donne pas de noms dans les bars, Le Muppets show ou Double patte et Patachon ont sévit longtemps !
« J’ai gardé des amitiés, poursuit Michèle, notamment avec les jeunes conscrits dont j’étais la maman de substitution, qui m’invitent encore à leurs mariages ou aux baptêmes. Ils me rappellent que je m’improvisais couturière pour reprendre un ourlet ou recoudre un bouton !
Les classes ainsi que l’interclasse, me convient à des retrouvailles et depuis le décès de Robert, un groupe de la 89 et de la 2000, ne manque jamais un début de cérémonie des conscrits sans m'emmener sur sa tombe. Nous sablons le champagne à sa santé en lui laissant la bouteille, vide, et une coupe pleine !
Notre groupe d’amis intimes « le G8 », création de La Cigale, s'étiole d'année en année, mais nous avons vécu de belles périodes fastes, dont nous avons pleinement profité. »
La Saga des Ravier : la calade comme une seconde peau
De Léon à Thomas, en passant par Maurice le détenteur de la mémoire familiale,
jusqu'à David.
Maurice est un de ces personnages qu'il me semble avoir toujours connu, pas seulement sur la ville. Chaque rencontre fortuite ou non : « ah aujourd'hui 14 avril, c'est mon anniversaire ! Oh ça se fête, on y retourne », nous disons-nous pas très loin du B 35 !
C'est aussi lors d'une commémoration, comme le 3 septembre de chaque année jour de la Libération de Villefranche qu'il ne manquerait pour rien au monde ! Evénement, exposition, restaurant...nous nous retrouvons comme par magie.
Alors, en tant que frère et sœur de plume, nous voilà à deviser sur l'écho du jour, c'est maladif ! D'autant plus que la mémoire de Maurice est époustouflante et c'est un régal de l'écouter conter !
De la famille Ravier, Maurice né en 1933 dans l'appartement de l'école de la rue Boiron, conserve religieusement (terme totalement inaproprié, sauf si on suppose que Bacchus remplacerait Saint-Pierre dans son esprit!) lettres, coupures de presse, photos...et qu'il pourrait écrire lui-même un roman en plusieurs volumes, illustrations à l'appui ! L'avenir le dira !
Commencer par Léon me semble une bonne idée, compte tenu de la richesse des informations !
29 - Léon Ravier
Yvette née Rousset, à Villefranche en 1910, et Léon Ravier né à Lyon en 1910, se sont connus à l'Ecole Normale. Tous deux sont devenus instituteurs de l'école publique à Salles-en-Beaujolais et Maurice se plait à souligner qu'à l'époque, les enseignants et les curés étaient des notables dans les communes !
Maurice fut leur premier enfant, né en 1933. Mutés, au Collège Claude Bernard pour lui et au Groupe scolaire Ferdinand Buisson pour elle, les Ravier habitent une villa de la rue Lamartine.
Mobilisation oblige, Léon, déclaré infirmier, sera fait prisonnier durant au moins deux ans et son fils conserve encore des lettres d'amour, écrites à son épouse.
Prisonnier, son beau-frère et ami Roger Rousset, monte un projet d'évasion, en dessinant une carte de ce projet, conservée.
Toutefois, libéré juste avant, impossible de savoir si ce plan était ou non judicieux et bien conçu.
Au retour en calade, Léon entre dans l'Armée secrète et devient responsable des parachutages côté Saône. Il va héberger des parachutistes anglais, au grand dam de son épouse, ce qui lui vaudra, à la libération, de recevoir une lettre de remerciements pour services rendus, de la Reine d'Angleterre.
Maurice se souvient encore des parachutistes anglais et du nombre impressionnant de baïonnettes planquées dans la maison, lorsqu'il revint de chez son grand-père où il était resté deux ans, pour sa protection ! Le grand-père Rousset habitait rue Boiron, au premier étage du bâtiment des Usines Pujat, en face du magasin Gonnet-Perrut.
Cette libération du 3 septembre 1944 fut minutieusement préparée, et Maurice vit son père défiler avec les libérateurs, avec émotion et fierté, il avait alors dix ans !
On retrouvera le nom de Léon Ravier, avec la naissance du Patriote Beaujolais, organe du comité de libération, dont deux des « parents » furent les socialistes Marcel Gambin et Léon Ravier. Le journal, d'abord feuille de chou imprimé clandestinement, paru dans les kiosques le 9 septembre 1944. L'un des actionnaires en fut Léon Ravier.(information Le Patriote Beaujolais numéro spécial de 2004).
Jean Cottinet fut élu maire de la ville par le comité de libération départemental et Léon Ravier a été un des adjoints. Toutefois, Yvette insista pour que Léon en finisse avec la politique et il est retourné à ses premières amours : l'enseignement. Michel était né entre-temps en 1943.
Roger Rousset fut le premier directeur du collège Jean Moulin où Léon Ravier reprit du service dans ce même collège. Mais à son retour de libération, Roger avait été destitué de l'enseignement par le gouvernement de Vichy et dut pendant un temps bien long, devenir maraîcher à Limas pour gagner sa croûte !
C'est pourtant son père, Jean-Marie Rousset, enseignant à l'école de la rue Boiron qui crée l'Amicale Laïque à laquelle il participe activement, faisant refaire les greniers de la rue Boiron pour servir de locaux à l'Amicale.
Michel Ravier, le frère de Maurice, a fait carrière à la poste et, fonctionnaire, réussit plusieurs concours qui lui valurent une situation confortable, dans des lieux de charme comme la Corse. Il vit à ce jour dans les Bouches-du-Rhône, offrant ainsi un lieu de villégiature agréable et pas trop éloigné, à son frère Maurice.
30 - Maurice Ravier
Maurice est intarissable ! Toutefois il sonde, étant donné qu'il ne fait rien au hasard, les personnes qu'il rencontre au quotidien, pour vérifier que l'histoire des Ravier intéresse quelqu'un !
« Les jeunes en ont rien à foutre », me soutient-il ! « Et attention, je ne veux pas avoir l'impression que tu ressortes mon dossier de retraite, avec l'énoncé de tout ce que j'ai construis, au mot à mot ! »
Autant dire qu'il me flanque la pression « le Maurice » et je n'ai pas intérêt à me planter ! Pour autant c'est un de mes plus grand fan qui lit depuis toujours, tout ce que j'écris, y compris mon blog, y compris ma page facebook ! Et surveille si je faute ! Qu'est-ce que je disais : Pas la pression ?
Je reprends !
Maurice Ravier né à Villefranche le 14 avril 1933, devait choisir un métier ! Pourquoi pas graveur sur métaux où les cylindres d'impression sur tissus de l'usine SABTI se gravaient à la main. « J'ai connu à l'usine les premiers immigrés vietnamiens, les Boat-people, payés à coups de lance-pierres. Mais les bons graveurs avaient du travail et, une fois le métier en main, je faisais des à-côtés en gravant, pour la Maison Augris à Lyon, les intérieurs des alliances par exemple ».
L'usine, la pointeuse, Maurice a vite compris qu'il ne ferait pas long feu dans cet univers et est rentré par relation à La Caisse d'Epargne. Il a obtenu son diplôme avec des cours par correspondance à l'Ecole Nationale de l'Epargne. Il est vite devenu responsable du service scolaire.
La Caisse d'Epargne avait 63 succursales dans le Beaujolais et Maurice faisait le tour des écoles pour proposer aux parents d'ouvrir un livret. C'était l'époque où l'on traçait les noms avec une belle écriture ronde, impeccable sur la couverture du dit livret.
Les rencontres en favorisant d'autres, Maurice fait connaissance avec Mr Basset chef d'Agence du Dauphiné Libéré. Toto Eymin écrivait pour le journal Le Progrès et Roger Valloire pour l'Echo Liberté !
Louis Richero avait créé La Dernière Heure Lyonnaise, en face du bistrot Le Derby tenu par les Biolay (de la famille de Benjamin Biolay), journal qui fusionna avec le Dauphiné, mais on proposa à Maurice de s'occuper des Faits divers qui restaient indépendants à Dernière Heure Lyonnaise.
- « Coup de théâtre lorsque Robert Hersan gérant entre autres, France Antilles, me fit monter à Paris pour me proposer les pages des sports, maison et voiture fournis, mais seulement le billet d'avion, aller !
Trop chauvin, je n'ai pas accepté et les sports n'étaient pas mon sujet favori ! En rentrant à Villefranche, mon épouse Michèle était furieuse de mon refus, sans l'avoir consultée !
Je ne sais pas si elle m'en veut toujours d'avoir raté une vie paradisiaques aux Antilles, sourit-il !
On ne me laissa pas sur le carreau puisqu'on me proposa Dôle dans le Jura en 1967, et j'ai assuré la campagne de Jacques Duhamel en sujet principal pour lequel nous étions 4 rédacteurs à avoir publié ! Nous avions compté 57 fois sa photo en un mois !
J Duhamel se rendait à Paris du lundi au vendredi matin, j'avais noté tout ce qui se passait dans la ville tout au long de la semaine, traçant ainsi son emploi du temps et les administrés étaient admiratifs du fait qu'il savait tout sur tout le monde !
Nous nous sommes mariés en 1970 (un second mariage pour moi qui était déjà papa) et notre premier fils, à Michèle et moi, David, est né la même année !
J'étais revenu sur Lyon à Dernière Heure Lyonnais pour traiter les faits divers, mais résidais en famille à Villefranche, avec la voiture de fonction fournie.
Attaques à main armée, braquages constants, les faits divers ne manquaient pas, il faut dire que l'argent liquide était envoloppé dans des toiles de jute, facilitant la tâche !
Michèle, que j'ai connue au Bec Fin devenu B 35, voulait absolument que nous prenions un autre bar, après deux ans à La Plage, et on opta pour le Café du Rhône dont la clientèle était assurée ! Et oui...Le café était fiché au grand banditisme, mais rien ne nous faisait peur et la clientèle variée ne nous a jamais fait de tort ! Michèle ouvrait à 7 heures du matin, j'assurais la fermeture et le nettoyage à 3 heures !
A cette époque, la municipale passait et nous disait de faire attention, l'heure de fermeture approchant ! Aujourd'hui on verbalise aussitôt, la loi est intransigeante. Un patron de bistrot passe des heures à faire des papiers, et on ne peut plus faire seul sa comptabilité, les contraintes administratives sont bien trop lourdes. »
Une autre époque en calade
« Au 1900 ou au Lève-tôt, les clients venaient en vélo des entreprises Vermorel, et le café des Vosges et l'Annexe avec la clientèle de la rue Grenette ont disparu. Les bars ont été remplacés par des banques comme sur la place Carnot,( nos voisins du Café du Rhône), Le château d'eau est devenu Crédit agricole. Le commerce de chez Cosson, le Corner, devenu autre Crédit Agricole, l'Ecu de France, Le bar routier de la rue de la gare, ne sont plus là !
Devant la gare, trois bistrots ont disparu et les Clos de boules ont fermé !
A la plage, le père Balandras cuisinait pour les danseurs et le père Panetier à la place des jardins ouvriers, faisait la friture dans l'arrière-boutique. Aujourd'hui il faut des banques réfrigérées. On se garait facilement au bar de Fontgraine et des Accacias mais la circulation était fluide, tous avaient une bicyclette et surtout il n'y avait pas de télé, maintenant les gens boivent chez eux !
De 1976 (année de granche sécheresse) à 1988, nous avons tenu le Parc des Oiseaux, une de nos plus belles réussites !
La continuité d'une frénésie d'acheter, de rénover, de réhabiliter ou de créer ces bars et bistrots, s'était emparée de nous ! Bosseurs tous les deux, on ne regardait pas les horaires, on étaient nés pour le boulot et les résultats nous donnaient raison !
Une centaine de cars sur le parking du Parc. Deux bars et une petite restauration, ainsi que des jeux, et douze salariés ! On arrivait à faire 20 000 francs sur un seul bar l'après-midi !
Dans le même temps, nous avions racheté le bar-clos de boules à l'entrée du village de Pommiers.
Nous avons pris un gérant avant d'ouvrir à Pommiers le Relais de Bacchus, un coup de cœur pour l'emplacement et ce magnifique bâtiment en pierres dorées, que nous avons transformé en maison d'habitation neuf ans plus tard.
Le Nautile a suivi durant deux ans, mais un bar dans ce lieu fut trop compliqué à gérer. »
Maurice proposera quelques textes dans une rubrique du Progrès à Villefranche, dans les années 2000 : « Maurice est bougon » dans laquelle il évoque l'actualité ou l'histoire de la ville, à sa manière humoristique et bougonne !
Avec son fils à la mairie, c'est son épouse Michèle qui, craignant de faire du tort à leur fils, l'arrêtera dans son élan !
Pince sans rire, Maurice de rajouter : « Ma femme a bloqué ma carrière dans l'oeuf » !
En 2022, la retraite est presque paisible, au milieu des documents et archives de toutes sortes, qu'il faut classer ! Et remontent ainsi les souvenirs...heureux !
31 - DAVID RAVIER : commerçant dans l'âme
En suivant les traces de son père, David revient rue de la Barmondière, puis le B 35 est repris par Guillemette Fessy en 2011.
David en est convaincu : « Le client devrait être remboursé par la sécurité sociale. Il vient boire un café en lisant son journal, engage la conversation sur l’actualité du jour, locale ou nationale, et repart revigoré. Point n’est besoin de consommer de l’alcool, mais ce lieu de rencontre a un effet bénéfique sur le moral. » David est né grâce à ce bistrot, autrefois le Bec fin qu’il dirige plusieurs années, dans lequel sa maman était serveuse.
Ses parents ont ainsi fait connaissance et son père a troqué sa plume à La Dernière heure lyonnaise, contre un comptoir !
Le Bec fin qui n’est devenu bar que dans les années cinquante après avoir été l’épicerie Kayser, puis le traiteur Bonamy, bar Bec fin puis La dernière séance avec la famille Prolat, est resté clos pendant cinq ans, avant d’être repris en mars 2008. David qui a attrapé le virus familial, a un parcours complet dans un bar, soit en travaillant avec son père, au camping, à la plage, au café de la gare, puis en prenant sa première affaire seul, au Bec Fin, durant un an en 1989/1990.
Il poursuit seul avec l’Eden café, et au B 35, même si l’opportunité fait que le bar s’est adjoint une partie restaurant, c’est encore derrière le comptoir que se plait davantage David, qui aime avant tout communiquer et échanger avec la clientèle.
Soif de changement et de nouvelles conquêtes de paysage, de méthodes de travail, curieux aussi, David Ravier a quitté la région pour l'Ardèche, d'où il envoie régulièrement multiples photos... un virus qu'il tient de son père sans doute !!! Mais il reste en contact constants avec la calade berceau familial et les caladois qui lui rendent visite régulièrement !
Directeur du groupe, ce camping 5 étoiles de 75 hectares, 140 salariés, à Villeneuve de Berg est quasi un village qu'il dirige de main de maître à ce jour, totalement dans son élément ! Et fait la fierté de ses parents !
Photo de 2017 : un peu prétentieux de ma part sans doute !!! j'étais aux anges.....
32 - Thomas Ravier : le petit dernier de la Saga
Thomas Ravier fut le plus jeune adjoint au maire de la calade, avant l'arrivée d'Alexandre Portier, politiquement encore plus pressé que lui ! Mais Thomas fut aussi le plus jeune maire, après avoir été mon collègue à la municipalité, adjoint aux quartiers. Je suis capable de lui faire de grandes déclarations d'amour fraternel, autant que de le traiter comme s'il était mon fils, sans ménagement quand je pense qu'il se trompe ! Ce qui doit parfois vraiment l'agacer !
Né à Villefranche en 1978, (de la 8, comme moi!) adjoint au maire de Villefranche à 30 ans en 2008, alors qu'il était collaborateur de cabinet à la mairie de Belleville, des débuts prometteurs !
En 2014, second mandat d'adjoint à l'urbanisme et qualité de vie, ainsi que référent Urbanisme et habitat au conseil communautaire, après avoir été en novembre 2013, référent PLU intercommunal (Plans locaux d'urbanisme, en remplacement des POS plans d'occupations des sols ). Il est vice-président du Pôle des solidarités au département du Rhône depuis une dizaine d'années.
Il deviendra maire en 2017 en remplacement de Bernard Perrut alors député qui ne peut cumuler les mandats. Il sera officiellement élu par la population en 2020, malgré, comme dans toute la France, une forte abstention, due à la colère des français et au confinement obligatoire, sauf pour aller voter.
Quel que soit son avenir futur, Thomas Ravier restera une personnalité de la ville et aura laissé son empreinte, comme dernièrement, la rénovation intérieure et extérieure de la halle du marché couvert.
Toutefois Thomas a d'autres passions comme l'écriture et un premier roman en juin 2012, paru aux Editions Les passionnés de bouquins « Les insignifiances », il ne reste que quelques exemplaires à la Librairie Develay.
C'est aux Editions locales du Poutan que Thomas Ravier publiera ensuite : « Joseph Rosselli Le courage et la République », préfacé par le maire et désormais sénateur de Belleville, Bernard Fialaire .
« Maire de Belleville de 1957 à 1973, conseiller général à partir de 1964 et même député en 1967, Joseph Rosselli a marqué l’histoire politique du Beaujolais.Il fut le véritable bâtisseur du Belleville moderne. Directeur de cabinet d’Edouard Herriot, quand celui-ci était Président du Conseil, Rosselli était également un familier des arcanes du pouvoir parisien et fréquentait les plus hautes instances de la République.
Thomas Ravier, impliqué à plus d’un titre dans la vie locale, a tenu à redonner vie à la mémoire de Joseph Rosselli.
Il nous permet de découvrir une personnalité riche et complexe : d’abord un homme de courage qui fut décoré de la légion d’honneur « au péril de sa vie » ; mais également un solitaire assez peu expansif ; enfin et peut être surtout un homme entièrement au service du bien public, viscéralement attaché à la République, au progrès social et tout particulièrement à l’épanouissement de la jeunesse. Il s’est dévoué tout entier à sa ville et à sa patrie. »
Fan de football, Thomas Ravier ne manque pas les matchs de l'équipe montant du FCVB Football club Villefranche-Beaujolais. Afin de surveiller sa ligne, Thomas effectue des parcours réguliers en petites foulées en beaujolais ou le long de la Saône.
Papa attentionné, c'est sans doute le rôle qui lui tient le plus à cœur, la complicité père-fille étant palpable !
YOLANDE RAVIER n'a pas voulu que je mette un article sur elle, car elle ne pense pas avoir été aussi présente à Villefranche ! Elle s'implique pourtant dans le tissu associatif tel LA PLUME CALADOISE...mais veut faire profil bas ! Je repecte son choix !
18 - Jean-Paul Francou : avocat, écrivain, marin, pilote, musicien,
chanteur, que de talents !
Vous imaginez un avocat en homme sérieux, imposant, à la limite angoissant, et pourtant, c'est un homme, avec ses multiples facettes, comme celui qui est devenu bâtonnier choisi par ses pairs, en janvier 2022 , et ce pour deux ans!
Notre première rencontre date de 2007, alors qu'il était réserviste, Capitaine de Corvette, créateur de l'antenne caladoise de la PMM, Préparation Militaire Marine, à qui on avait confié la tâche de former les jeunes en dehors de l'agglomération lyonnaise.
Quinze ans plus tard, s'il est toujours réserviste, il est devenu Capitaine de Frégate, avec l'appellation de Commandant et ne forme plus les jeunes. De cet amour pour la marine, son héritage réside dans l'écriture d'un premier tome de « Ceux qui vont sur la mer » publié en décembre 2006 chez Jacques André.
Sauf que s'il y a « le ciel, le soleil et la mer », l'aviation est une autre passion et il se plait à voler en ULM très régulièrement, depuis plusieurs années. Il a réalisé quelques clichés pour le plaisir, mis sous verre dans des cadres qu'il fabrique, tout comme il confectionne ses « violes de Gambe » ! Ses proches ont parfois le plaisir d' écouter quelques notes...
Ecrivain, artisan, artiste photographe et peintre, auteur, longtemps choriste et expert en musique et notamment en musiques militaires anciennes que l'on retrouve sur youtube. Curieux de tout, grand voyageur lors de chaque vacances, il emplit son carnet de souvenirs de ces espaces atteints par avion, mais en direction de la mer ! La Martinique ou encore le Japon qu'il rêve de retracer dans un roman historique, tout en soulignant « comme on est chouchouté dans ce pays » !
Je ne vais pas m'étendre sur ce métier d'avocat exigeant, dans ce barreau caladois dans lequel, comme ailleurs, les réformes permanentes imposent une attention et des contraintes de tous les instants ! Quand au rôle de bâtonnier, prévu pour deux ans, il consiste en une mission qui, sous l'impulsion de l'évolution ligislative et des réformes, en perturbe constamment l'activité !
Facile à interviewer car il aime conter, Jean-Paul Francou a du mal à sortir de son rôle et vous entraîne dans sa plaidoirie fort agréable, sauf que vous avez intérêt à noter vite et bien pour vous souvenir que c'est vous qui aviez posé une question !
Alors, découvrez l'homme blagueur qui, en dehors du Palais, sait montrer sa joie de vivre... intensément ! « Vous vouliez mon pouls....le voilà » !
Le Barreau de Villefranche a fêté ses 50 ans : manifestation organisée par
Jean-Paul Francou à la mairie de Villefranche
Invitée à cette cérémonie, je tenais à l'évoquer, étant donné son importance dans la vie de l'avocat devenu bâtonnier.
- »C’est en automne 1972 que le Barreau caladois s’est créé, avec Maître Henri Dubois comme premier bâtonnier suite à la fusion des avoués, des agréés et des avocats.
Jean-Paul Francou, élu bâtonnier pour deux ans depuis janvier 2022, a un rôle très large qui nécessite une présence chaque matin au Palais de justice, en plus de son cabinet d’avocat. Il assure la liaison entre les magistrats, les autorités dont le sous-préfet, désigne les avocats commis d’office, gère les permanences, anime l’ordre, et préside également le conseil qui décide des orientations financières. Il est sollicité en matière de contestations diverses, telles les honoraires. Il envoie à l’Association des jeunes avocats, les nouveaux venus, à parrainer dès lors qu’ils débutent dans la profession.
Pour le bâtonnier, fêter cet anniversaire de manière conviviale a permis de renforcer les liens, afin de conforter la solidarité des membres de l’ordre en tissant des relations de confiance avec les partenaires dont les autorités administratives et judiciaires.
-”Les réformes permanentes, pas toujours compréhensibles, souvent inapplicables, surtout la réforme de la procédure d’appel, la justice des mineurs, ont été subies toutes ces années.
La réforme de la carte judiciaire avec suppression du Tribunal de Villefranche n’est plus envisagée, mais des mesures plus sournoises consistant à délocaliser des contentieux, sont envisagées.
Il faut, selon le bâtonnier, surveiller le régime de retraite, le secret professionnel, l’évolution législative et les réformes qui perturbent constamment l’activité des avocats.”
11 - Jean Dubuis
Trévoltien de naissance, Jean Dubuis de la classe 58, est arrivé en calade en 1972 où il sera avocat jusqu'en 2004.
Ayant arrêté son activé il garde toutefois le contact avec le métier en restant juge de proximité à Mâcon, tâche qui l’occupe une semaine par mois.
Dès son arrivée en calade, Jean Dubuis devient très vite l’homme de toutes les situations, président local puis régional de la jeune chambre économique jusqu’en 1978, âge oblige.
Conseiller municipal, il devient un mois après, adjoint chargé du planning scolaire puis de sport et culture en 1977. Lors de son premier mandat il est adjoint d’André Poutissou, puis premier adjoint chargé de la vie associative. Il sera conseiller municipal d’opposition avec Jean-Jacques Pignard soit 18 ans de fonctions municipales, et conseiller régional de 1986 à 1992.
Président de l’office de tourisme de 1996 à 2006, il reste membre du bureau ainsi que délégué pour Destination Beaujolais où il occupe le poste de président de l’association Destination Beaujolais et président de région, tout comme membre du comité départemental du tourisme.
Il prend le relais de Julio San Felix à la présidence de l’Office des Sports de Villefranche, OSV en 2004, dont il est membre depuis 1978. A l’office des sports il procède à quelques rénovations en organisant des réunions qui permettent d’offrir un soutien logistique, en évoquant entre autres les assurances, les responsabilités, l’histoire du sport….
L’OSV prête son matériel, écran, vidéo projecteur, matériel pour les lotos, dont celui du comité de jumelage, dans lequel il restera membre, et sort un bulletin trimestriel véritable calendrier des activités diverses. Il est aussi président de Calade Impulsion qui s’occupe d’insertion professionnelle, du RSA et de la création d’activités.
Entré au Kiwanis club en 1995, Jean Dubuis est président pour la seconde fois, même si le club service à tendance à se renouveler, avec trente retraités actifs. Cet investissement le passionne puisque la spécificité du mouvement international s’intéresse essentiellement aux enfants, avec la devise Servir les enfants du monde .
Au plan national de ce club, Jean Dubuis est chargé des statuts et règlements. Père de 4 enfants et 4 fois grand-père, Jean Dubuis est comblé par sa famille, même si son épouse considère qu’il est souvent bien trop pris par ses activités : « Je suis plus friand d’actions que de poses photos, ajoute t-il en riant, et quand je m’investis c’est avec passion ».
13 - Yavuz Erurdur : L'incroyable parcours d'un gamin des quartiers
Ce jeune homme avait ce beau sourire attirant mon attention ce 6 décembre 2015, dans le bureau de vote de ce quartier de belleroche où il vécut avec ses parents et y revient après son mariage et sa reconversion professionnelle.
Une saine curiosité m'a poussé à lancer la conversation après le « a voté » et je lui proposais de discuter plus longuement de son parcours.
Les parents de Yavuz étaient arrivés de Turquie en 1980 et ont vécu à Béligny, avant de s'installer sur belleroche en 2010. Yavuz est né à Villefranche en 1987, et poursuit une vie dans les quartiers, qu'il apprécie !
« Je m'ennuyais ferme au collège Jean Moulin et ai décidé de quitter l'école après la troisième, en entrant à l'usine. Cependant au bout d'une année, je ne supportais pas cette vie de travail en 5 x 8 et à la chaîne, en intérim. Je ne m'imaginais pas du tout ouvrier encore longtemps.
C'est une conseillère compétente de la Mission locale qui a changé ma vie. J' ai pu me remettre à niveau à l'IFRA, centre de formation et à l'issue des stages, j'ai trouvé mon métier, en visant la filière « génie climatique » .
Reprenant confiance en moi, j'ai donc décidé de me lancer dans une formation en alternance. J'ai pu me préparer à un CAP « froid et climatisation » en deux ans, en travaillant sur les chantiers 50 à 60 heures par semaine ! Et j'ai tenu bon. Je conseille à tous les jeunes, la formation en alternance ! Puis j'ai postulé dans les plus grosses entreprises lyonnaises, et fus immédiatement contacté et embauché avec un CDI et de véritables possibilités de carrière ! La SPIF, leader européen dans les domaines de l'énergie et des communications, m'a pris en contrat d'apprentissage pour que j'acquière une expérience en chauffage, tout en préparant le BAC PRO TISEC : technicien en installation des systèmes énergétiques et climatiques, que j'ai obtenu en 2013 ! Mais l'entreprise m'a alors encouragé à poursuivre par un poste d'assistant chargé d'affaires sur deux ans, tout en préparant un BTS que j'ai obtenu en juillet 2015 !
Terminé les chantiers ! Je suis dans un bureau, et toujours en formation pour devenir dessinateur industriel avec un contrat d'un an à La Martinière ! »
Comme nous restons en lien, quelle joie que de constater l'ascension spectaculaire de Yavuz, devenu dessinateur industriel ! Puis ce fut le mariage et la naissance d'une fillette !
La vie n'étant pas un long fleuve tranquille, en 2021, il est licencié comme ses collègues !
Pas de quoi le décourager puisqu' il décide de créer sa propre entreprise OZEL NETTOYAGE !
Inutile de vous dire que j'aie d'emblée participé à son enthousiasme en ayant chaudement félicité ce garçon à l'incroyable ténacité, battant et constamment dans la positivité !
5 - Maurice Baquet un caladois de la classe 31 !
Je n'ai pas connu Maurice Baquet, autrement que par discussions téléphoniques et fax, et par l'entremise de recontres avec André Duc, un ami de cinquante ans, qui m'apporta les informations de base ainsi que les photos.
« Maurice Baquet se produit au théâtre de Villefranche en 1973 avec José Todaro et Jean-Marie Proslier, puis avec Brigitte Fossey dans A croquer.
Le dernier concert de Maurice Baquet à Villefranche, date de 1994 où il présente son spectacle Méli-mélomane suite à l'invitation du CAPE.
La calade ne l'a jamais oublié pour autant, lui rendant hommage en baptisant une salle du cinéma les 400 coups de son nom, ainsi qu'un parc de la ville, et le foyer du théâtre. Mais il sera également parrain du cru Régnié qui restera cher à son cœur.
Ses fils Dimitri et Grégori reviennent quand à eux, régulièrement, à l'appel de notre commune !
Né au 43 de la rue de Thizy à Villefranche, le 26 mai 1911, son père était confectionneur et joueur de trombone à coulisses, tandis que sa maman tenait un magasin de lingerie rue nationale en face de l'église Notre-Dame. Ses parents sont restés au Forum jusqu'à la fin de leurs jours.
Lors de la préparation du tournage du film Premier de cordée, Maurice était venu faire réaliser une corde à la Corderie Duc et ce fut le début d'une grande amitié entre les deux hommes.
André Duc avait conservé le moule de la corde, dont il fit cadeau à Maurice pour son anniversaire mais se créa un fan-club de son héros durant des années, documents et photos à l'appui !
Premier prix de conservatoire en violoncelle à Lyon en 1927, puis à Paris en 1934, il fait partie de l'équipe de France de ski, championne du monde en 1937 !
Ses amis le baptise le violencelliste-skieur ou l'inverse ! James Couttet, champion du monde disait de lui : « De tous les skieurs que je connais, c'est Maurice Baquet le meilleur violencelliste ! Tandis qu'André Navarra professeur au Conservatoire de Paris riposta : « De tous les violencellistes que je connais, c'est bien lui le meilleur skieur !
Frison Roche préfaça dans le livre publié par Maurice Baquet « On dirait du veau» en 1979 : « Interrogez ces grands alpinistes, ils vous diront comme moi : Avoir Baquet dans sa cordée, c'est une assurance contre le doute, un remède contre la dépression, son amitié conforte un moral à toute épreuve...»
Maurice tourne le film « Etoiles et Tempêtes », grand prix du cinéma de Montagne à Trento en Italie en 1956, avec le guide Gaston Rebuffat et réalise avec ce dernier, la première ascencion de la face sud de l'Aiguille du Midi, terminant ainsi sa carrière d'alpiniste.
D'éloges en éloges, Jacques Prévert écrira : »Vous qui souvent de concert allez au concert, entendre un concert, écoutez aussi celui-ci. Maurice Baquet et son violoncelle sont deux frères siamois qui se jouent de la musique...
Humoriste et bon copain, il partage la vedette avec Mick Micheyl dans un grand spectacle de variétés aux Célestins du 23 au 29 avril 1954.
Dans son numéro personnel de music-hall, il fait l'Olympia en 1944 avec Fred Astaire Le spectacle de la Libération, plus tard avec Colette Renard en 1958.
Pour évoquer sa filmographie, on peut citer début 1959, Premier de cordée, puis Les Pieds nickelés, Le Voyage en ballon et le Voyage surprise des frères Prévert.
Le spectacle avec Robert Dhéry, La plume de ma tante, fera fureur en Amérique avec une tournée de deux ans ! Le couple Duc reçoit multiples cartes postales !
Les opérettes se succèdent en parallèle, à la Gaieté Lyrique avec Luis Mariano dans Andalousie en 1947, La Quincaillère de Chicago, Le Prince de Madrid et Gipsy !
En 1966, c'est André Duc qui emmène Léopold Baquet à la Salle Pleyel, applaudir son fils Maurice.»
J'avais titré mon article sur Maurice Baquet, sorti le 29 juin 2001 : « Si tu ne viens pas en calade, la calade ira vers toi ! »
Mon fils Laurent Balandras devenant parisien, se retrouva un jour dans une soirée en même temps que Maurice qui se mit à clamer : « c'est qui cet accent caladois» ! Comme quoi, nos oreilles non plus n'oublient pas leurs origines !
7 - Philippe Branche : la mémoire caladoise
Philippe Branche est né en 1965 à Villefranche, et ses parents résidaient alors Barre des Cygnes à Belleroche.
Ensuite, il fut inscrit à la crèche de la Rotonde, puis à l'école Jean Bonthoux jusqu'au CP, comme bon nombre de caladois qui rêvaient alors de ce quartier verdoyant !
Sa famille a rejoint Limas, lorsqu'il y eût un besoin de place pour leur matériel de commerçants, et Philippe intègre le collège Maurice Utrillo de Limas, puis le Lycée Claude Bernard à Villefranche.
S'ensuit une longue période d'études brillantes, avec d'abord la Faculté et l'obtention d'une maîtrise d'Histoire de l'Art et d'Archéologie, une matière devenue une passion qui le suivra jusque dans la tombe semble t-il ! Une licence d'histoire complètera ce palmarès.
Les emplois dans ce domaine étant rarissime, Philippe a toutefois toujours aidé ses parents et travailla avec eux dans le commerce.
Une opportunité s'est alors présentée en 2001 au Musée Paul Dini durant un an, puis à la Maison du Patrimoine, rêve de gosse enfin réalisé en 2002, nous nous sommes d'ailleurs rencontrés durant cette période.
Dix neuf ans de bons et loyaux services et cette possibilité de fouiller des archives, d'organiser des expositions et des animations diverses, documents à l'appui, un bonheur partagé avec sa consoeur Chrystelle Del Campo.
Le destin aux aguêts fit que la belle aventure se termina, et que Philippe a désormais intégré la Mairie depuis trois ans, en tant qu'adjoint du Patrimoine.
Pour autant, durant 35 ans, notre archéologue dans l'âme n'a cessé de faire des recherches, d'enquêter dans le Beaujolais, d'obtenir des témoignages.
Beaucoup de rencontres sur ces chemins chargés d'histoire, dont celle plus marquante avec Marie-Louise Odin qui l'a encouragé et poussé à écrire son premier ouvrage. Cette créatrice de la revue « Résurgences », faisait contribuer Philippe dans des Hors séries consacrés aux légendes du Beaujolais, complétant la revue.
Entré à l'Académie des Sciences des Arts et des Lettres de Villefranche et du Beaujolais, Philippe donnera sa première conférence en 1996, et devient Académicien en 2002.
De nombreux ouvrages suivront à la maison d'Editions créée par Jacques Branciard, le Poutan, dont : « Les remparts de Villefranche en Beaujolais » en 2013, « Villefranche-sur-Saône Une histoire en Beaujolais » en 2019, et « La vengeance de Guichard de Beaujeu dans Garin le Lorrain, chanson de geste du XIIe siècle » en 2021.
Académicien actif, Philippe est sollicité, encore en 2024 et sans doute pour longtemps, pour réaliser la mise en page du bulletin annuel, mais également de La lettre trimestrielle de l'Académie.
Les projets sont toujours en cours, tout comme les recherches, et nous aurons le plaisir de nous offrir les œuvres à venir !
14 - Philippe Etienne aumônier
Si Philippe Etienne quitte ses fonctions d’aumônier à la Maison d’arrêt en 2014, je tenais en faisant son portrait (car j'ignore ce qu'il est devenu), à rendre hommage à tous les bénévoles qui s'impliquent corps et âmes dans une tâche bien difficile, comme le fait l'ASAFPI, (accueil des familles), sans jugement, mais avec leur âme.
Créée à l’ouverture de la Maison d’arrêt, l’aumônerie tient une place conséquente dans la vie de l’établissement grâce aux équipes de bénévoles catholiques, protestants, musulmans, ainsi que des visiteurs de prisons.
Philippe Etienne qui arrête son activité après 14 ans de présence, témoigne :
-« Je n’abandonne pas ma tâche commencée en l’an 2000, mais selon l’administration pénitentiaire, nous devons laisser notre place dès que nous atteignons nos 75 ans ! » souligne en souriant cet homme au calme apparent, qui résume ainsi sa vocation :
« Les chrétiens adoptent les préceptes de l’Evangile qui nous demande de visiter les détenus !
Pour entrer à la Maison d'arrêt, les divers cultes doivent se proposer à l’administration pénitentiaire qui à la suite d’une enquête, donnera son agrément. Notre rôle est très important car nous entrons librement dans les cellules, sans distinction aucune et sans penser initialement à une connotation religieuse. Comme tout être humain, les hommes de la rue Lavoisier ont d’abord besoin d’être écoutés, sachant qu’il y a une vingtaine d’arrivants environ, chaque semaine. La durée de nos visites est variable. Les relations avec les personnels sont largement favorables (surveillants, soignants, SPIP, etc).
Entre catholiques et protestants, nous tenons un cahier de liaison de manière à veiller à n’oublier personne. La coopération entre nous est meilleure d’année en année. Nous avons à Villefranche, une équipe catholique d’une dizaine de personnes dont certains de la paroisse du Bois d’Oingt, presque autant dans l’équipe protestante, et chacune comprend des aumôniers, des auxiliaires d’aumôneries, ceux-ci pouvant ou non se faire accompagner d’intervenants complétant ce staff. Nous avons trois possibilités d’intervention, la visite en cellule, les activités de groupes que nous menons en commun, et enfin les célébrations des vendredis, samedis ou dimanches selon le culte.
En 14 ans de présence, j’ai pu constater que l’arrivée des surveillantes a changé notablement les mentalités, apportant davantage d’humanité. Je suis prêtre depuis 1965, modeste témoin d’une période exceptionnelle. Je reste prêtre du diocèse, présent dans le domaine hospitalier en tant qu’aumônier du centre médical de Bayer, de la clinique psychiatrique de Vaugneray, et «prêtre référent» dans plusieurs établissements hospitaliers.
Mon activité rue Lavoisier n’a pas toujours été facile. Je ne sais pas ce que j’ai apporté aux gens, mais eux m’ont apporté beaucoup. »
J'ai eu beaucoup de chance de rencontrer Philippe Etienne, durant ma «détention» de 5 ans à la bibliothèque de la maison d'arrêt où j'avais créé un Atelier d'écriture. Ce genre de personnage sait rester humble , une immense qualité, et pouvoir échanger est terriblement important !
Une anecdote qui m'a beaucoup marquée, ce fut un soir où la salle de l'église protestante fut comble, écoutant avec beaucoup d'intérêt et de respect, le message que Philippe Etienne voulait faire passer, sur la vie en lieu carcéral et les idées reçues !
« Vous êtes nombreux ce soir et en terminant la conférence, nous offrons le verre de l'amitié ! Il suffira d'un verre, d'un accident de voiture mortel, et vous me rejoindrez en tant que client de la maison d'arrêt, sans être un paria ou un criminel pour autant ! Ca s'appelle un homicide involontaire ! » Fou-rire après la séance, la majorité des participants s'est presque enfuie, et, devinez ? Il n'y avait pas d'alcool, juste un buffet sympa...à l'eau et au jus de fruits ! Mais le message était bel et bien passé !
10 - SIMONE COTTIN
une femme engagée
Simone est née à Légny en 1932, troisième enfant de la fratrie et voue une admiration sans bornes à ses parents qui l’ont aidée tout au long de son parcours, me clame t'elle dans son appartement du Promenoir :
- « Mon père Charles, dernier de la lignée Cottin, a épousé Claudia née Mathray qu’il rencontre alors qu’ils sont tous deux employés de l’usine caladoise La Blédine. Lorsqu'on sentait l'odeur embaumante de la Blédine, c'était signe de pluie, rit Simone, (une formule empruntée par tous les caladois) !
A son retour du service militaire, mon père crée la première agence Citroën à Pont Nizy, commune de Légny dans laquelle je vois le jour. Ma mère est secrétaire-comptable au garage de son mari, métier qu’elle gardera à vie, tout en tapant mes thèses et mémoires. Charles, féru de mécanique générale, effectue son service militaire au Maroc, devient mécanicien d’aviation et photographe, d’où les nombreux documents d’archives « que je peine à classer , regrette Simone ». La famille reviendra ensuite sur Villefranche.
Au Lycée Claude Bernard à Villefranche, je suis déléguée de classe et participe à la création de « La gazette du collégien » en 1947. Je tape la gazette en colonnes appliquées, sur du mauvais papier, intégrant les matchs, les activités chorale, les conférences dont celle de Paul-Emile Victor. Le produit de la vente des gazettes est remis pour les œuvres des pupilles. Plus tard je deviens adhérente de l'association « Des anciens de Claude B ».
Excellente élève, j'apprends avec facilité latin, grec, anglais et espagnol, et entre à l’école supérieure de commerce où je suis major de ma promotion pendant trois ans.
Mon père, est militant au parti radical socialiste ! J'y fait des connaissances, épouse ses idées, et rejoint ce qui sera plus tard le Parti radical de gauche, auquel je reste fidèle.
Par goût, j'entre à l’Institut d’études politiques de Lyon ! Mon père est aux anges. Je suis de nombreux stages dont un de cinq ans à Lyon chez l’expert comptable Gutton qui fut mon professeur à l’école supérieure de commerce.
En 1959, j'ouvre mon cabinet d’expertises comptable à Villefranche, avec un bureau chez mes parents pendant un an, guère encouragée par mes collègues masculins !
Puis j'engage une secrétaire et m’installe rue Antoine Arnaud chez Lucien Godard qui me prête un deux pièces au premier étage de ses appartements.
En 1960, je m’inscris au concours européen des experts comptables, sur l’opportunité des investissements, et prépare un mémoire pendant un an. Je l’envoie sans le terminer, par manque de temps et reçois pourtant à Zurich, un accessit - évènement considérable pour l’époque - avec la mention honorable. Partie avec ma « 2cv », stupeur en arrivant à Villefranche, je suis assaillie par les journalistes caladois, lyonnais et nationaux, qui ont investi la maison familiale !
J'ai déjà trois salariés lorsque le projet d’immeuble Le liberté, 31 avenue du Promenoir m'est soumis en 1970, et j'installe mes bureaux au 3e étage en 1971. Le syndic Maître Carret n’est pas ravi de mon installation au 3e, mais rapidement je rachète un local au 1er étage et passe à six salariés.
- « Au décès de mon père en 1967, je vis aux Rousses avec ma mère jusqu’en 1976. Nous emménageons toutes les deux au promenoir jusqu’en 1979 ! »
Simone vivra au Promenoir jusqu'à sa mort en 2016.
« - A Lyon dès le début de mes études, je milite chez les étudiants radicaux, les jeunesses radicales socialistes de la fédération du Rhône où je rencontre Pierre Mendès France avec lequel je garde longtemps des contacts et quelques ouvrages dédicacés de cet homme que j' apprécie pour sa simplicité.
Pendant dix ans, je suis membre du bureau du tennis-club, passionnée sans pourtant être une grande joueuse, après avoir testé le club de basket féminin pendant quatre ans. Je fais partie de la jeune chambre économique pendant dix ans, coachée par Gilbert Cornil chef d'entreprise caladoise, et y serais secrétaire pendant deux ans.
DDEN déléguée de l’éducation nationale dès 1962 je reçois les palmes académiques en 1990.
A la municipalité, j' exerce un premier mandat comme présidente de la commission des finances et serai adjointe aux finances dès le second mandat. En 1973, élue au district, le maire Charles Germain me confie la présidence du conseil d’administration de l’hôpital, un de mes plus beaux souvenirs d'élue.
Je monte le dossier de création du nouvel hôpital de 1973 à 1977, projet difficile qui m'a valu moult bagarres, date à laquelle André Poutissou prend le relais. Je reste toutefois vice-présidente et lorsque l’hôpital est inauguré en 1982, je suis sur la photo, coupant le ruban entre Pierre Mauroy alors Premier ministre et André Poutissou. En 1989, après quatre mandats d’adjointe, je reste dans l’opposition jusqu’en 1995.
Je découvre la Moldavie et l'histoire d'amour durera toute ma vie ! En 1962, grâce à Marcel Meunier, président de France URSS à Lyon, qui avait d’abord sollicité Charles Cottin, je suis toutefois proposée.
Je m’enrôle avec des personnalités de tous bords politiques, et prends des fonctions importantes dans le Nord, puis à Paris. Les adhérents vendent des objets artisanaux sur toute la France. Je crée France URSS à Villefranche, dans la foulée.
En 1965, l’idée de jumelage est lancée par Moscou et ce sera le début de longs pourparlers, mais les challenges ne me font pas peur . Le chanoine Kir est le premier à accepter un jumelage avec Stalingrad.
La Géorgie et la Moldavie sont proposés à Villefranche et afin de découvrir la région, 25 personnes partent en août 1972, dirigés par France URSS, découvrir la Moldavie. Madame Geoffray d’Odenas, viticultrice réputée, trois membres de la famille Baligand, un fils Dagnaud, le maire de Cogny, agriculteurs, viticulteurs, artisans, tous ont acceptés de me suivre.
En 1973, le maire de Kalarach, Monsieur Goldych, vient à Villefranche et est reçu partout en Beaujolais, dont chez Madame Geoffray
Le conseil municipal de Villefranche, accepte enfin Kalarach (Calaresi) en 1976, région de vignobles de Moldavie de la taille de la calade. Gleizé, Limas, Belleville très soutenue par Joseph Rosselli, et Villié-Morgon s’impliquent, et l’association Villefranche-Beaujolais-Kalarach, voit enfin le jour. Une lettre officielle est écrite dans ce sens, par Charles Germain le 11 octobre 1976.
En 1990 c’est la rupture avec l’URSS. Je suis consternée par le devenir des habitants et prévois une expédition à Kalarach. Une collecte est faite dans les grands magasins caladois plusieurs samedis d’affilé. Les adhérents font des colis avec ces dons. Une fourgonnette prêtée par Nomblot est pleine de ces colis, et sera conduite par Michel Cottin mon neveu et Monsieur Souillet de Gleizé. Dans ma voiture pleine de produits de toutes sortes, le journaliste du Progrès Philippe Léglise et Natacha Martin caladoise d’origine russe, m'accompagnent.
Un trajet long et pénible par la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, dure plusieurs jours dans la neige et le froid et quelques petits hôtels à mes frais mais je défends qu'on en parle ! (Désolée Simone, il y a prescription et chacun connaissait ton grand coeur) !
A la frontière Roumanie/Moldavie, en pleine nuit, les files de voitures stationnent sur des kilomètres. Une radio bleugle les chansons de Patricia Kaas, crevant le silence. Après des heures interminables, des lampes de poche s’agitent : les amis de Kalarach sont venus à notre secours !
Ouf ! Car les formalités à la frontière durent encore, mais tout le monde arrive enfin à bon port, et l’accueil des habitants est à la hauteur de l’épopée ! Là-bas, c’est le chaos, ambiance électrique, décrochage des panneaux… rien d’engageant ! Pendant le trajet retour, je décide de créer France-Moldavie ! »
C’est en 2002 qu’après une visite de la Moldavie en 2000 avec Simone Cottin, Denise Kehl artiste-peintre caladoise convaincue et membre de l’association depuis quelques années, aide Simone à préparer une immense exposition des peintres et sculpteurs moldaves dans un local de l’avenue Berthelot à Lyon pour deux semaines.
Tout le gratin lyonnais s’est déplacé, tout comme Paul Dini, l’ambassadeur de Moldavie… Les démarches longues et fastidieuses avaient pourtant une faille : impossible de vendre les œuvres, la mention d’exportation temporaire avait été omise ! Tant pis, les contacts ont été fructueux après coup et les médias ont largement plébiscité l’évènement, soudant les relations avec France-Hongrie notamment, et la Maison de l’Europe dont Simone est membre, la soutient.
A leur tour, les enseignants du GREF (groupement des retraités éducateurs sans frontières), se mobilisent dès 2005, sous la responsabilité de Monsieur Chérasse à Villefranche, pour enseigner chaque année le français à Kalarach.
Les élèves de l’école de sourds-muets du Lycée Notre-Dame vont rejoindre leurs homologues à Kalarach. En juin 2006, treize adolescents de l’institut pour enfants malentendants d’Hirbovet viennent donner un spectacle folklorique à l’Auditorium caladois devant un public subjugué par le talent de ces jeunes prodiges qui avaient eux-mêmes cousu leurs costumes. Jeunes prodiges qui « entendaient » la musique en suivant leur professeur du regard et en « sentant » les pas sur le sol…Heureuse et ravie de pouvoir assister à ce spectacle terriblement émouvant ! Les applaudissements interminables des spectateurs, sous le charme, larme à l'oeil, on en parle encore !
Des recueils de poésie sont publiés par ce même institut d’Hirbovet, toujours grâce à Simone, qui les propose à la vente en calade et ailleurs.
En Moldavie, le district de Kalarach n'a rien oublié des multiples actions de Simone, de ses nombreux voyages au rythme de deux à trois chaque année, et a baptisé, dans la bibliothèque de Kalarach, la salle de l'Alliance Française qui a vu le jour en 2007 : salle Simone COTTIN !
Simone quitte la présidence de VBK (Villefranche-beaujolais-kalarach) , tout en restant à l’écoute des actions menées. En 2010, un projet d’adduction d’eau voit le jour dans une lycée du district, sous la houlette de la nouvelle présidente Muriel Blanc, permettant à un internat de bénéficier enfin de l’eau courante….
12 - Yvonne Dury-Jacques ou les secrets de la rue de la quarantaine
Le 14 rue de la quarantaine, reste un lieu symbolique pour Yvonne Jacques née Dury en 1940 , qui a vécu dans une famille de 15 enfants, jusqu’à ses 24 ans.
-« Notre maison de ville aujourd’hui démolie, un ancien bistrot, faisait angle avec la rue de la quarantaine et l’impasse de la quarantaine. Au rez-de-chaussée, nous avions deux chambres, une petite cuisine, une salle à manger seule grande pièce de la maison. Une porte donnait sur un couloir conduisant aux deux chambres de l’étage, aux logements des trois autres locataires, et un seul wc au bout du couloir était utilisé par tous ! Dans une petite chambre pour 4 filles qui dormions enfants, dans le même lit, il y avait une trappe que l’on soulevait pour aller chercher le charbon. Nous devions déplacer le lit pour y accéder. L’école maternelle proche était rue de l’Arc puis nous je suis allée à l’école du Nord pendant 4 ans, place Claude Bernard et enfin à l’école du sud jusqu’au certificat d’études, l’école du Nord étant devenue trop petite.
En face de chez nous c’était l’entrée de l’usine Mulsant située entre la rue de la quarantaine et la rue Ampère, où mon père était chauffeur de chaudière, ce qui lui occasionna plus tard de sérieux problèmes pulmonaires. De l’autre côté de l’impasse, l’entreprise Marduel fabriquait des bobines de fils à coudre de toutes tailles, sur une superficie qui parait encore aussi immense et bien délabrée.
Juste après nous, en direction du centre ville il y avait un magasin de fruits en gros qui approvisionnait les marchés. puis suivait le hangar de l’entreprise Sève et ses camions électriques qui travaillaient pour la ville. Les deux cafés de la rue, dont celui du père Richetta existent encore aux mêmes endroits. Une petite passerelle longeait l’entreprise Mulsant et conduisait à des appartements. Nous avions facilement accès aux abords du Morgon, par diverses petites ruelles de la rue de la quarantaine à la rue des Fayettes et nous connaissions les moindres recoins du quartier.
Avant l’usine Mulsant, il y avait un immeuble habité en majorité par des polonais et je suis restée amie avec plusieurs d’entre eux, quelques espagnols aussi. Mais à cette époque le travail ne manquait pas, à notre porte. Je suis restée moi-même plusieurs années chez Dubure et Deverchère rue des Fayettes et je vois avec nostalgie les initiales DD au-dessus de la porte cochère.
A l’autre bout de la rue en allant sur Fontgraine il y avait le pré du père Jugnet et ses vaches, mais tout autour du quartier, les prés sont restés longtemps tels quels. Dans notre impasse toujours aussi longue, mon père avait un atelier accolé à la maison de la mère Fouilland qui acheta par la suite le bar de la rue de la République. Ici elle élevait des chèvres et nous leur ramassions du sureau avec mes frères, en échange de gâteaux.
Plusieurs appartements terminaient l’impasse, autour d’une placette et d’un petit lavoir.
Pourtant si nous trouvions des petits boulots d’enfant, notre meilleure récompense était une belle tranche de bon pain frais, même si nous n'avons jamais souffert de la faim. »
Largement impliquée toutes ces années dans le tissu associatif dont le Sahu, Yvonne, mère et grand-mère, dépanne depuis toujours ceux qui frappent à sa porte. Elle était appréciée de ses collègues des usines de confection, dont de longues années chez Dubouis toute de Tarare à Gleizé, où elle est restée jusqu'en 2020 avant de partir pour Belleville près de ses enfants, pour sa générosité, son humour, et son talent d’amuseuse. L’habitude se s’entraider dans une famille très unie laisse forcément des traces, mais son talent de comique, Dieu sait où elle l'a pris !
Sévissant toutes les deux dans le Beaujolais pendant quelques années, c'est là que nous y avions fait connaissance, avec nos jeunes enfants, oscillant entre fêtes à la maison et camping à Marseillan-plage ! Nous continuons de rire de nos frasques passées, qui, malgré les inévitables soucis, nous permettaient de garder la pêche ! Nous avons rejoint la région caladoise, après avoir quitté le beaujolais, pour nous retrouver dans les structures associatives et autres fiestas. Hélas Yvonne ne peut plus monter mes marches, ce qui me désole.
15 - Pierre Eymin a laissé un héritage de 22 000 photos à la Maison du Patrimoine
Le vernissage de l'exposition dédiée, par la Maison du Patrimoine, à Pierre Eymin photographe de presse de l'agence du Progrès qui se délocalisait ainsi de la métropole lyonnaise, pour Pierre dit « Toto », avait été à la hauteur de l'hommage rendu le 1er février 2017 !
Celui qui avait incarné durant tant d'années la mémoire vive de la ville, avec ce nombre impressionnant de photos recensées par son neveu Philippe Branche, qui en compagnie de Chrystèle Del Campo, avait préparé cette belle exposition, était officiellement reconnu des plus jeunes !
Une délégation de conscrits présidée par Bernard Perrut était la moindre des choses puisque Pierre aurait fêté ses 90 ans ! Mais aussi les amis de l'Académie ou il était entré en 2008, ou encore une quinzaine d'anciens collaborateurs de Toto Eymin qui, pour certains, l'avaient suivi à ses débuts, comme l'épouse de François Ravassard, tout cela à l'appel de Mireille, secrétaire d'agence durant toute sa carrière professionnelle.
Ceux qui avaient connu l'agence officielle à l'angle rue Victor Hugo/ rue nationale, comme ce fut mon cas l'été 1971, étaient ravis de se retrouver. Et bien d'autres encore, se souvenant d'anecdotes et de bons moments, ont devisé gaiement en regardant telle ou telle photo d'époque en noir et blanc !
La première adresse officielle du quotidien LE PROGRES dans lequel Pierre, alors correspondant permanent, avait un bureau dans l'arrière boutique de la lingerie de son épouse et une porte donnant sur l'allée voisine, fut bien le 175 rue nationale.
Un bureau à proximité d'un marchand de tissus, et à la place d'Yves Rocher, l'épicerie centrale qui par la suite fut la Maison Miguet. En face la Librairie Bâche et la charcuterie Geay....désormais dans la mémoire caladoise.
Parmi les photos en majorité du beaujolais et de Villefranche, celle de notre Johnny national, venu en concert, qui avait été nommé en 1966, « vigneron d'honneur » par Jean Guillermet !
Cette vie dédiée à l'information, est difficilement descriptible en dehors de ces images dans lesquelles la vie caladoise est dépeinte sur des décennies et les chers disparus étaient, lors de cette exposition, bien vivants, grâce à la magie de la photo !
Sollicité pour son implication dans tout ce qui touchait à la région, Pierre fut, avec Louis de Longevialle, un des plus anciens compagnons du Beaujolais. Tout comme dans les années 1980, il s'était impliqué dans l'Union des commerçants, ainsi qu'à l'office de tourisme ! Et je crains d'oublier quelques fonctions, Pierre a été toujours trop discret !
Lorsque nous nous rencontrions il me faisait part d'une réflexion sur un de mes articles, heureux qu'il fut de me savoir correspondante de presse ! Etre appréciée d'un si grand monsieur a été un honneur, gravé dans ma mémoire !
16 - Marie-Françoise Eymin commerçante engagée
Quand on est descendante de commerçante, comme le fut sa grand-mère Jeanne Eymin en 1935, en achetant les murs de sa corseterie du 175 rue nationale, avant de céder la place à sa belle-fille Yvonne en 1957, la voie est tracée !
Comment ne pas se souvenir de ces femmes qui ont travaillé dûrement pour que leur métier de passion, soit aussi celui de l'indépendance financière, autant dire, des « précurseurs » !
Forcément, avec la disparition des corsets, la boutique s'est fémnisée au goût de l'époque et est devenue une lingerie prise d'assaut par les caladoises.
Pierre Eymin m'avait dit, en évoquant son épouse : « Nous sommes passés d'une boutique du Moyen-Age à l'ultra moderne. Yvonne était avant-gardiste. Faux plafonds, couleurs violines, la boutique totalement repensée était devenue lingerie dans un espace occupant le magasin et l'atelier dans les années 80 » !
En 1989, quelle joie lorsque la troisième génération, en la personne de Marie-Françoise, reprend la lingerie ! Autres transformations puisque les magnifiques voûtes d'origine sont dévoilées à la place des faux plafonds !
La lingerie se fait de plus en plus coquette et attire les caladoises à chaque changement de décor de la vitrine ! Chut ! Je suis une modeste cliente !!
Impliquée dans l'association des commerçants des Calades, Marie-Françoise est également élue dans la commune de sa résidence principale de Gleizé, active dans des domaines variés.
8 - Olivier Charrin historien
« Ma campagne 1914-1915 de Pierre Cottinet »
retranscrite par son arrière petit-fils Olivier Charrin
Olivier Charrin est le descendant d’une lignée amoureuse du beaujolais, de la calade, de la patrie, de la musique aussi, a poussé ses recherches sur les origines des Cottinet..
Historien dans l’âme, Olivier né en 1969 à Villefranche, étudie la généalogie depuis une trentaine d’années, en dilettante, et a retrouvé plus de trois cent ancêtres, caladois depuis un siècle, d’origine paysanne.
Par l’intermédiaire d’une parente, Olivier évoque Pierre Cottinet né à Salles-en-Beaujolais en 1876. Pierre habitera rue Porquerolles à Villefranche durant de longues années avec son épouse et ses enfants Claude, Jean, Paul et Julie.
Pierre est le fils unique de Jean-Marie mort en 1929 et vigneron à Blacé, qui au décès de son épouse vivra pendant 15 ans à Courajod à Blacé, maison offerte par la veuve Courajod qui offre le gîte à ses pensionnaires à condition qu’ils se suffisent à eux-mêmes, élevant leurs bêtes et faisant repas, ménage et jardin.
-« Ma cousine me dit que Pierre avait rédigé un journal pendant la guerre. Elle cherche ce journal me l’envoie, et là, je reste subjugué par les détails apportés au quotidien par ce recueil de fabrication artisanale, écrit au crayon à papier, retraçant la vie d’un « poilu » d’août 1914 à août 1915, qu’il avait intitulé « Ma campagne 1914-1915 ». En 1914, Pierre a alors 38 ans, est père de 4 enfants au moment de la déclaration de guerre et fait partie des « Territoriaux » ou encore des « Pépères », que l’on envoie sur le front en seconde ligne. Ils sont les hommes à tout faire, terrassement, entretien des routes et des voies ferrées, tout comme ils suivent l’armée en marche pour nettoyer les champs de bataille. J’ai d’ailleurs été très choqué de lire ce qui n’est jamais apparu dans les livres d’histoire, que comme au siècle de Napoléon cent ans plus tôt, les morts étaient si nombreux qu’on en faisait des tas pour brûler les corps.
Pierre est aussi musicien et écrit ou reproduit des partitions de grands airs d’Opéra durant son service militaire. A la page du 25 octobre, est stipulé : « Ce soir on chante au fort, avec les trouffions vedettes le temps d’un concer » ! Parenthèse inattendue ! Ce journal se termine le 16 août 1915 par ces mots : « Bombardements, ordre de départ ».
Je n’ai retrouvé des éléments sur Pierre qu’en 1916 « affecté spécial aux Usines Vermorel » alors fabricants d’obus et de véhicules pour l’armée, avec son patron libre penseur tout comme lui.
En 1924, Pierre a voulu réécrire à l’encre les pages de son journal, mais une attaque cérébrale ne lui a pas permis de le terminer. »
« Je souhaite que ce témoignage d’un caladois laisse sa marque dans la mémoire de la ville », confie Olivier en publiant l'ouvrage.
Enrôlé en 2022 à «La plume caladoise », Olivier, constamment inventif, fait aussi découvrir les rues de la ville, en fonction de thèmes précis et ravit ceux qui l'accompagnent, tellement il a la maîtrise de son sujet et sait captiver l'attention des spectateurs !
« Le Villefranche du crime » est né ! Il se déroule à la nuit tombée dans les rues de la ville, autour de comédiens, sous la houlette d'Olivier créateur, une balade des « Greeters » qui fait fureur !
Je n'ai pas boudé mon plaisir en faisant son parcours , prenant quelques photos, parcours que je referai volontiers, comédiens et accordéon : on change de siècle avec les frissons garantis !
J'ai eu l'opportunité de rédiger des articles de presse dans ses classes de cours d'histoire et à la Maison du Patrimoine, devant des élèves admiratifs ! Difficile ensuite de ne pas apprécier cette matière lorsqu'elle est contée avec autant d'amour !
17 - Christine Forget : L'art à fleur de peau
En 1989, Christine Forget née dans la Nièvre en 1954, devenue caladoise d'adoption, se déclare bénévole de son plein gré en adhérant à l'OCV avec la Compagnie théâtrale « Gelat's Compagnie », accompagnée de Jean-Paul Berney et de Carole Genetier. Anaïd Alpe était alors présidente et tout naturellement, Christine accepte le poste de Vice-présidente.
Souvenir émouvant que leur « première » aux Capucins petit caveau mythique d'alors, 60 rue de belleville sous Radio Calade, grâce à Patrick Gervais lui-même membre actif à l'OCV à ce jour.
Des actions à poursuivre, comme La nuit de l'été, créée en 1975 par « La Nef caladoise » qui avait alors pour but de promouvoir les cours intérieures de la calade avec des prestations musicales, un vœu du maire Jean-Jacques Pignard.
- « La nuit de l'été est une des plus grandes manifestations de la ville qui permet à tous les types de la population d'admirer cette vitrine musicale, la 47° en 2023. Elle exige une préparation de plusieurs mois, assortie de réunions fréquentes ! Titanesque ajoute Christine ! La mobilisation des adhérents, des bénévoles, des services techniques de la ville, de la police municipale et nationale, permet de mettre en avant, une vingtaine de groupes musicaux, dans tout le centre ville. Des scènes sont installées sur des emplacements stratégiques, et tous les styles de musique sont proposés. La collégiale, la Place des arts, la place Humbert III...font la part belle aux chorales. Certains sont présents depuis la création !
Afin de compléter cette « nuit magique », et en amont de celle-ci, La fête des enfants permet depuis neuf ans, de penser chaque année à une centaine d'enfants, sur la place des Arts ! Elle eut lieu le 15 juin en 2022, Des tables de jeux de société, de maquillage, des bulles de savon, des tours de manège, offrent du rêve et du bonheur, pendant deux heures.
Quelques années plus tard, sur une idée de Laurent Baizet, « Terre de scènes », festival de théâtre amateur, voit le jour. De très nombreuses troupes ont ainsi eu l'opportunité de jouer dans ce magnifique théâtre de la ville et d'obtenir quelques prix intéressants pour leur notoriété future.
Des parrains prestigieux sont venus chaque année et ont apporté de précieux conseils . »
Toutefois, Christine souhaite que ce festival de théâtre attire davantage de spectateurs et une commission théâtre avec Jacqueline Fournet, devrait permettre de trouver comme le faire évoluer.
La connaissance de l'Art sous toutes ses formes inclue dans ce programme culturel, les artistes amateurs et depuis quatre ans, en prenant la présidence de l'OCV, elle réalise ce souhait ! Des expositions continues dans la galerie du passage de l'ancienne mairie, avec un changement d'artiste toutes les trois semaines. Des expositions place des Arts aux beaux jours, dans la galerie du marché couvert ensuite : « les amateurs doivent s'installer sur ce marchepied allant vers le professionalisme » ! Les enfants doivent aussi s'approcher des artistes, ce qu'ils font sur ces lieux de passage du public. Ainsi, Christine a mit le pied à l'étrier de cette nouvelle entité « Art Cad' » en févier 2022, afin qu'ils se lancent dans un autre type d'aventures artistiques !
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