10 juin 2020 : L'adieu aux cygnes

Cette barre des cygnes tombera définitivement aujourd'hui ou demain ou après-demain, selon le temps...Resteront les sous-sols, car il faudra creuser pour les caves et les garages, pendant quelques semaines, mais l'immeuble en lui-même aura disparu !

Je n'ai pas l'habitude de m'apesentir, la vie m'ayant offert son lot de douleurs bien plus graves qu'une démolition, mais il est clair que ce chapitre du quartier est important pour tous ceux qui ont habité cette barre dès l'origine, et souvent de très longues années !

Ayant habité au 6e étage, côté stade, la vue imprenable sur la ville et les collines de Limas/Pommiers était un ravissement ! Par temps clair au lever du jour, on pouvait contempler le Mont Blanc magnifiant l'horizon !

Toute la saison scolaire, les enfants du quartier, membres de l'Olympique de Belleroche, s'entraînait ou jouaient les week-ends, mettant de la vie à cet espace conçu pour eux, et au moins, pendant qu'ils étaient là, ils étaient cadrés et encadrés ! La discipline est de fer, dans le club !

Dans cette barre, quelques logements avaient été réservés à l'Opac d'abord, à l'extrémité restante aujourd'hui, un bureau à l'inspection académique, plus tard au Local vie des quartiers et au service jeunesse, ainsi qu'au comité de défense des locataires ! Oui, il y en a eu de l'animation dans cette barre !

Au 8e étage, le logement avait un balcon traversant avec vue sur la colline, et les locataires successifs passaient des heures à admirer les coteaux verdoyants et fleuris ! Pour les autres logements, tous avaient un balcon abrité qui permettait de se lover sur son transat, de mettre une table, de fleurir aussi, presque par tous les temps !

En 2015 j'avais demandé que l'on nous aide à faire une Fête des voisins, avec l'aide du service jeunesse pour les tables et les chaises, et nous avons passé une soirée fantastique, mangeant, buvant, chantant...devant mon allée du 220, et les copains et copines avaient répondu présent ! Le maire Bernard Perrut nous y avait rejoint, et tous ceux qui passaient s'arrêtaient, soit pour prendre un verre, jus de fruits ou rosé, soit pour le plaisir de se changer les idées !

Pour le coup, j'ai écrit cette chanson que nous avons chanté en décembre, en allant à Strasbourg au marché de Noël !

L'adieu aux Cygnes

Ils ont dû quitter leur plateau

Pour mieux voguer vers d'autres eaux

Leurs souvenirs dans l'caniveau.

Josiane, Josette et leurs voisins,

Maurice Toto Jeanine son chien,

En avaient tous le cœur bien gros !

L'gouvernement avait pensé

Qu'au même endroit sans rien bouger,

Ce n'était pas une sinécure,

Alors on devait rénover