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Il suffisait d'y croire

Il suffisait de presque rien…

Dans mon enfance on faisait sa prière du soir,

Parfois dans certaines familles le Bénédicite.

La religion était un mode de vie,  et croire

En Dieu, grâce à l’enseignement de notre entourage,  faisait partie

Non seulement de notre quotidien, mais de cette morale

Sans cesse rabâchée. Nous étions tous égaux

Unis dans cette fratrie de croyants, pratiquants ! Idéal ?

Sans doute dans la mesure où nous avions pour fléaux,

Le  péché,  l’enfer, la crainte de déplaire,  l’excommunication !

 

En vieillissant, nous avions les acquis de ma génération,

Et même si la foi s’est lentement estompée, pas pour tous,

Nous gardons en nos cœurs le respect des aînés,

Le respect tout court, une hygiène de vie, la notion du mal,

Et sans être des saints, savourons ce bien-être de la  bonne éducation !

Avant tout travailleurs sans ne penser qu’au salaire,

Nous aimant les uns les autres,  et étant solidaires,

Ce besoin de s’impliquer dans le bénévolat, dans les  prisons,

Dans les écoles, dans les quartiers, dans les maisons de retraite,

La morale chrétienne tressait pour nous un horizon !

 

Privés dans notre jeunesse  des choses matérielles,

Nous avons supposé que pour nos enfants c’était une nécessité,

Nous nous sommes mis à nous moquer de ces grenouilles de bénitier

Qui oubliant les humains, ne pensaient plus qu’à l’Eternel !

Qu’avons-nous fait de nos chérubins, les abreuvant

De tout ce qui brille, grâce à ce Dieu païen de l’argent

Roi ! Faisant fi de nos préceptes, nous avons trop vite cédé

A la tentation de ne plus  penser  à leurs devoirs, mais à leurs droits.

Attention !  Qu’ils ne soit pas punis, frappés, humiliés, brimés !

Dérision !  En envisageant surtout le pire :  plus de loi,

Les protéger à tout prix, et leur créer cet univers doré !

 

Trop dur le bac :  on signe une pétition ! Le savoir doit se doser,

On n’est plus heureux d’apprendre, il faut abolir les difficultés !

Mais quel monde leur a-t-on préparé à nos têtes blondes,

Un Eden dans lequel tout est mâché ?  Et quand on aura disparu ?

S’en iront avec nous nos rêves d’une  gloire acquise à la force du poignet !

Nous devenons des anciens combattants d’une époque révolue

Dans laquelle nos parents étaient fiers de nos exploits,

Du certificat d’études qui nous faisait gagner un dictionnaire.

Tandis que pour la vie nous savions par cœur notre géographie,

L’Histoire de France, les conjugaisons, la grammaire,

Le calcul mental ! Il ne s’agit pas de revenir s’éclairer à la bougie,

Mais de ne pas avoir pensé à enseigner la joie du travail bien fait,

La sacro-sainte morale qui nous faisait filer droit, écouter les leçons !

 

Etre bercés le soir de contes enfantins, en serrant sa poupée de chiffon,

Parce que le fric ne remplacera jamais  les bisous et câlins,

Ni la joie d’un repas de famille qui se termine en chansons !

La haine,  le chacun pour soi, écraser le collègue.  Mektoub, destin, à quoi ça tient ?

 

Marie-France Balandras  juin 2014

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22/06/2014
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